L'ONU demande à la France de favoriser l'autodétermination de la Polynésie

Dans une résolution adoptée le 6 décembre à l'ONU, l'Organisation demande à la France de "favoriser la mise en place rapide d'un processus d'autodétermination", estimant que la population de Polynésie doit elle-même se prononcer sur son statut.
La Résolution XV, sur la Polynésie française a été adoptée sans vote. L'ONU, "consciente des importantes retombées sanitaires et environnementales des essais nucléaires pratiqués dans le territoire par la Puissance administrante pendant 30 ans et des inquiétudes que suscitent dans le territoire les conséquences de ces activités sur la vie et la santé des populations" considère donc que la population de la Polynésie doit déterminer librement son futur statut politique.
 

Un goût de victoire pour les indépendantistes

L'Assemblée générale de l'Onu recommande également à la France  d'"intensifier son dialogue avec la Polynésie afin de favoriser la mise en place d'un processus d'autodétermination équitable et effectif".

Une sentence qui sonne comme une première victoire pour les indépendantistes polynésiens. Une délégation s'était rendue à New York début octobre pour plaider la cause devant l'Organisation lors d'une commission. Oscar Temaru en tête, ils avaient insisté sur l'urgence à décoloniser le pays, rappelant les conséquences sanitaires des essais nucléaires sur le territoire et les perspectives de développement liées à l'extraction des terres rares dans l'océan Pacifique.
 
Face à eux, l'autonomiste Edouard Fritch, qui avait  répondu en assurant que les conséquences sanitaires des essais étaient assumées par l'Etat et qu'en tant que pays membre du forum du Pacifique, la Polynésie bénéficiait de suffisamment d'autonomie dans ses relations avec les différents Etats de la région.
 

Pas de changement du côté de l'Etat français

Les autonomistes ont surtout en leur faveur les votes des Polynésiens, qui leurs sont régulièrement favorables. Ce qu'on ne manque pas de rappeler à Paris, tout en soulignant que contrairement à la Nouvelle-Calédonie, le processus d'autodétermination n'a pas été réclamé par l'ensemble du Fenua. Et on assure ne pas s'inquiéter outre mesure de cette résolution, et encore moins contraint de la suivre.
 
Du coté de Paris, on rappelle une nouvelle fois les résultats électoraux de la Polynésie, qui penchent régulièrement en faveur des autonomistes.