Ori Tahiti : le pas de Macron ne passe pas

Les deux lauréats du concours : Natalia Louvat et Anastase Ragivaru
Au détriment du Ori Tahiti, c'est le Yole de la Martinique qui sera soutenu par Emmanuel Macron pour une inscription au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Entre détachement et déception, les réactions au fenua divergent.
Emmanuel Macron a préféré les yoles de la Martinique au ori Tahiti... C'est donc le dossier des baleinières à voile antillaises qu'il défendra devant l'UNESCO pour qu'elles soient inscrites au patrimoine culturel immatériel. En Polynésie française, certains chefs de groupe parlent de décision politique. "Je ne désespère pas (...) C'est le président de la République qui décide, on aura peut être une chance un jour. Mais qu'importe ... Pour moi, que le ori Tahiti soit reconnu ou pas, nous l'avons fait connaître à l'extérieur depuis des générations et des générations", confie Marguerite Lai, chef de groupe O Tahiti E.

L'instigatrice du projet a, elle, plus de mal à avaler la pilule. Manouche Lehartel ne s'attendait pas à voir son dossier soutenu mais la réponse de l'administration française l'a contrariée. "Parmi les explications, nous avons l'argument que le ori Tahiti devrait avoir un portage international car finalement toutes les danses de l'Océanie se ressemble. Je suis très contrariée car cela montre une méconnaissance de l'Océanie, des cultures et de nos spécificités (...) Cela me désole que ce soit la réponse du ministère de la Culture de la France".
 

 
Qu'est ce que le Yole de la Martinique ?
La yole ronde de la Martinique est une embarcation légère avec une voile. Elle reprend le dessin des barques ancestrales des pêcheurs antillais. Elle ne comporte pas de bancs de nage mais des « bois dressés » sur les côtés et une godille à l'arrière.

Chaque année, entre fin juillet et début août, se déroule le Tour de Martinique des Yoles rondes (ou Tour de Martinique en yole). L'histoire de ce tour commence en mai 1966. Quatre yoles tentent d’effectuer le tour de la Martinique. Avec l’aide de marins pêcheurs, les membres d’équipages atteignent leur objectif en cinq étapes. L’année suivante, l’opération est reconduite et le tour est bouclé en quatre étapes. Cependant, les difficultés de navigation sont telles que les protagonistes décident de mettre un terme à l’aventure. Elle s’achève en 1968 pour reprendre au début des années 80.

Le Tour de Martinique des yoles rondes, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est l’œuvre de Georges Brival. En 1984, il organise le premier tour sous sa forme actuelle du dimanche 11 au 15 août. Depuis, l'évènement est l'un des plus populaires de l'île.

(source Wikipédia)