Ni consultés, ni informés, les différents secteurs bénéficiaires de cette disposition mise en place en 1987, disent ne rien savoir des alternatives qui leur seront proposées. Selon eux, si le FRPH venait effectivement à disparaître, il faudra bien le remplacer.
Les pêcheurs dénoncent l’absence de concertation
Au port de pêche, armateurs, pêcheurs particuliers et coopératives des différentes communes avouent avoir été surpris par cette annonce.
Ils s’interrogent sur le prix du produit qu’ils devront proposer à leur clientèle. Car, aujourd’hui, si le litre à la pompe est vendu à environ 130 francs cfp, les pêcheurs, eux, le payent trois fois moins cher, à peine 40 francs grâce au soutien du FRPH.
Ce soutien se répercute sur le prix du poisson et selon les professionnels du secteur, s’ils sont amenés à payer leur carburant plus cher à l'avenir, le prix de vente du poisson augmentera en conséquence comme le précise Jaros Otcenasek au micro de Maruki Dury :
Le secteur attend donc plus d’informations de la part du gouvernement et avertit que si les discussions n’aboutissaient pas, la passe de Papeete pourrait être de nouveau bloquée.
Les boulangers attendent de voir venir
Autre son de cloche pour les boulangers également bénéficiaires de ce dispositif. Leur inquiétude est moindre que celle des pêcheurs. Contrairement à ce secteur, la prise en charge du carburant qu’ils consomment est moins importante.
A Faa'a, le gérant de la boulagerie Piafau, Franklin Sui dépense 70 francs le litre de gazole pour une production quotidienne de dix mille baguettes. Franklin Sui préside aussi le syndicat des boulangers de Polynésie française, il affirme que la disparition du FRPH n'aura qu'un impact minime sur leur activité.
Toutefois, ils n’excluent pas une augmentation du prix de la baguette si la subvention du pays est insuffisante. Mais elle serait d'à peine un ou deux francs supplémentaires sur la baguette de pain, selon le syndicat.
Tous attendent de rencontrer le gouvernement qui devrait communiquer prochainement sur les différentes solutions proposées, en fonction des secteurs d’activité. Les perliculteurs, agriculteurs ou encore les transporteurs interinsulaires seront également concernés par la disparition programmée du FRPH.