1 200 élèves à rapatrier pour les vacances de Noël : comment s'organise Air Tahiti face à la grève

Depuis le début de la grève des pompiers aéroportuaires vendredi 06 décembre, la compagnie domestique locale doit revoir son organisation quotidiennement. "Nous avons un point avec la direction de l'aviation civile tous les jours à 11h30 et on décide à ce moment-là de l'annulation des vols du lendemain. Nous venons de décider de l'annulation des vols de demain, mardi. À ce jour, de vendredi à mardi, on va être à 4 200 passagers et 250 vols annulés" précise Vairani Tetaria, directrice marketing et commerciale de la compagnie.

Les vols de rapatriement des scolaires étaient censés débuter mardi 10 décembre. 1 200 élèves devaient être reconduits par avion sur leur île d'origine avant dimanche, date de fermeture des internats. "Il va falloir trouver une solution pour les rapatrier. Il y a un service minimum établi entre le pays et les pompiers et nous allons essayer de (...) rapatrier les élèves en priorité" affirme Vairani Tetaria. Néanmoins, le service minimum ne permettra pas de transporter tous les passagers locaux. "Je vous donne un exemple : on [fait normalement] deux à trois vols par jour sur les Marquises et on a le droit uniquement à trois vols sur Nuku Hiva à la semaine dans le cadre du service minimum" détaille la directrice marketing.

Moetai Brotherson reste inflexible sur l'augmentation du point d'indice. Le débat sur ce sujet aura lieu comme prévu en mars-avril 2025. En revanche, il se dit toujours ouvert aux négociations.

Si le rapatriement des élèves ne peut pas se faire, le président du pays envisage d'appliquer son droit de réquisition.

Les "vols fictifs"

43 aérodromes sont concernés par la grève, à l'exception de Raiatea, Bora-Bora, Rangiroa et Ahe.

Outre les scolaires, huit cents touristes sont également touchés. La directrice commerciale estime déjà les pertes de la compagnie à près de deux cents millions de francs. "On a beaucoup de tour-opérateurs qui s'inquiètent, en particulier les Américains qui ne sont pas du tout habitués à ces mouvements de grève et qui sont très inquiets. Cela pèse sur l'économie du pays et sur la société puisqu'on va perdre près de deux cents millions par semaine".

Air Tahiti a déjà reçu 1 500 appels au sujet des reports et annulations de vols. La compagnie informe les passagers que des "vols fictifs" sont créés en attendant la reprise normale de l'activité. "C'est juste pour garder leur dossier de réservation pour pouvoir les protéger sur les nouveaux vols. Mais notre système de réservation est fait tel que, dès qu'on les change de vols, il y a des SMS qui partent donc si vous recevez un SMS compris entre 1001 et 1019 : ces vols n'opèrent pas" indique Vairani Tetaria.

Seuls les évasans urgentes et les vols tout cargo (fret) sans passagers peuvent atterrir "sans avoir besoin de pompiers".