Le sujet affole la toile ces derniers mois : l'augmentation des tarifs d'amarrage pour les propriétaires de voiliers... Les internautes polynésiens expriment leur aversion pour ces bateaux de plus en plus nombreux et gênants à leurs yeux, tandis que les plaisanciers subissent ce déferlement de haine. "À Miri-Miri (Raiatea), il y a carrément des gens qui viennent nous menacer dans la baie avec des coupe-coupe (...). Je pense que ces réactions sont ancrées dans un rejet très profond de l'autre et ont empiré après le covid" estime l'un d'eux.
La requête de l'association des voiliers de Polynésie contre la hausse de leur loyer mensuel a été rejetée par le tribunal administratif de Papeete ce mardi. Les nouveaux tarifs du port autonome vont donc être appliqués pour les voiliers de plus de 24 pieds. Une hausse de 465% par rapport aux prix actuels :
- 124% pour un multicoque habité amarré au ponton
- 169% pour un monocoque habité amarré au ponton
- 465% pour un monocoque habité amarré à un corps mort
Ils seraient environ deux cents plaisanciers impactés. En francs, cela veut dire par exemple que certains passeront de 20 000 à 100 000 Fcfp de loyer par mois pour "un bout de corde". "Tahiti, c'est quasiment obligatoire d'y passer quand on traverse le Pacifique (...). C'est comme demander un million à quelqu'un qui gagne cent mille francs. (...) C'est un très mauvais signal pour le tourisme nautique" regrette un plaisancier. La plupart étaient prêts à payer entre 40 et 80% d'augmentation mais pas au-delà.
L'association des voiliers doit se réunir pour discuter des suites à donner à cette décision. Elle fera probablement appel, même si ce procès lui coûte aussi très cher.
De son côté, le port autonome se défendait déjà en début d'année en indiquant que "les anciens tarifs datent de 2006".
Aujourd'hui, la plaisance représente quatre milliards de recettes pour le pays.