"Nous avons prôné dans notre programme une sobriété budgétaire d'abord au niveau du gouvernement, c'est aujourd'hui chose faire", déclarait mercredi dernier le Président Brotherson dans son bilan sur les 100 jours de sa gouvernance.
En chiffres, cela se traduit par 68 millions de francs pour le gouvernement Brotherson contre 72 millions pour celui de Fritch. Le président de la Polynésie espère ainsi honorer sa parole, une des priorités lors de la campagne électorale du Tavini Huiraatira. Ainsi que 10% en moins sur les salaires des personnels de cabinets ministériels, au Conseil économique et social. "Nous avons également étendu cette baisse de 10% aux membres du Cesec dont nous avons réduit les émoluments", avait aussi précisé le président du Pays.
Pour l’ancien président du CESEC, Eugene Sommers, c’est un effet d’annonce, un 5eme collège a été mise en place. Actuellement, il existe 4 collèges. "Il demande à rajouter un autre collège, celui des archipels. Je ne vois pas l'intérêt...Où est la réduction du budget ?", s'interroge Eugène Sommers.
Les doutes de l'opposition
Le Tapura huiraatira s’étonne de cette décision de baisser de 10% le budget du gouvernement. Pour Tepuaraurii Teriitahi élue à l’assemblée de Polynésie, les paroles ne correspondent pas aux actes. "Lors du dernier collectif, qu'on a voté, les chiffres ne montrent pas ce qui est dit. Dans le collectif, on voit une augmentation de 90 millions cfp des dépenses de cabinet. Entre ce qui est dit et les chiffres, ça ne colle pas. Je m'interroge par rapport à cette baisse. Si effectivement il y avait eu une baisse de 10%, dans le collectif on aurait dû voir des moins", estime la représentante Tapura.
Nicole Sanquer de A here ia porinetia, regrette cette décision notamment pour le personnel des services et moyens généraux, des bas salaires, dit-elle, qui ne doivent pas subir cette mesure. "C'est du personnel qui a l'habitude de travailler en ministère. Ce sont des petites catégories. Et on vient appliquer ces 10% à cette catégorie de personnel, ce n'est pas très juste", dit la représentante.
Effet d’annonce ou pas, Moetai Brotherson se dit satisfait de cette mesure, une marque de confiance en soi et peut-être une volonté de donner une autre image à la population.
Ecoutez le reportage de Teupoo Fatupua Avae :