Une arrivée dispersée des syndicats qui souhaitaient parler d’une seule voix face à Moetai Brotherson. Le président du Pays a souhaité rassurer les partenaires sociaux dont certains n’hésitent pas à déclarer que les promesses de campagne ne sont pas tenues, à l’exception de la suppression de la TVA sociale.
"On est revenu d'abord sur les efforts qui ont été faits depuis notre arrivée avec la suppression de la taxe CPS, avec le maintien du prix des hydrocarbures, ce qui nous coûte quelques milliards en soutien au FRPH [ndlr : le fond de régulation des prix des hydrocarbures]. Ensuite, on est venu sur le terrain des PPN, on nous a demandé un élargissement de la liste des PPN aux produits locaux. Il faut se rappeler qu'il y a déjà des produits locaux qui sont dans la liste", explique Moetai Brotherson, le président du Pays.
Dans nos préconisations, nous avons demandé l'augmentation du SMIG, chose faite. Mais, on reste partiellement satisfait parce qu'il y a eu une augmentation à hauteur de 6% ensuite 8,5%, et si il ne faut prendre en compte que les produits alimentaires, on est à peu près à une inflation à 10,9%... Donc, il faut compenser toute cette augmentation de prix"
Avaiki Teuiau, secrétaire générale d'A Ti'a I Mua
Après plus de 4h de discussion avec le gouvernement, les ténors du monde syndical sont ressortis perplexes devant les réponses confuses du président. " Nos revendications sont claires, les réponses ont été moins claires. Parce qu'il faut étudier, il faut réfléchir, il faut se réunir... Ce genre de discours là, nous... Mais bon, c'était gentil", estime dubitatif Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO.
Pour le syndicat A Tia i mua la priorité reste la lutte contre la vie chère et demande une augmentation de salaire de 6% dans tous les secteurs d’activité. "Une rencontre très cordiale mais avec des points d'interrogation. On attend des mesures concrètes. Dans nos préconisations, nous avons demandé l'augmentation du SMIG, chose faite [ndlr : décision prise lors du Conseil des ministres du 30 avril]. Mais, on reste partiellement satisfait parce qu'il y a eu une augmentation à hauteur de 6% ensuite 8,5%, et si il ne faut prendre en compte que les produits alimentaires, on est à peu près à une inflation à 10,9%... Donc, il faut compenser toute cette augmentation de prix", explique Avaiki Teuiau, secrétaire générale d'A Ti'a I Mua.
Dans l’après-midi le gouvernement a reçu les organisations patronales qui, elles aussi, attendent des mesures concrètes. Dans deux semaines, le locataire de l’ancienne caserne Broche fêtera ses un an à la tête du Pays. L’heure du bilan de l’action gouvernementale approche à grand pas, à l’issue duquel Moetai Brotherson procédera ou non à un remaniement ministériel.