Célébrer cela…plutôt que ceci. Pour le gouvernement indépendantiste, c’est privilégier le symbole culturel au symbole politique, comme l'explique Ronny Teriipaia, ministre de la Culture : "En l’état actuel des choses, c'est en cours de réflexion. Mais en tout cas, la volonté du gouvernement, c'est véritablement de mettre en place une date, pour mettre en exergue cet évènement important pour notre culture et notre fenua."
Les discussions sont entamées depuis le début du mois entre les parties. Un casse-tête chinois pour les organisations salariales, comme le précise Avaiki Teuiau, secrétaire générale du syndicat A ti’a i mua :
"Ça reste festif, mais ça n’exempte pas forcément du travail. Et la difficulté, elle se trouve à ce niveau-là. Parce que ce sont les partenaires sociaux, donc nous, nous avons un rôle dans la démarche. Ce sont les partenaires sociaux, dans le cadre de discussions, qui vont se mettre d'accord pour voir si ce jour en question sera chômé, et peut-être un peu plus, c’est-à-dire payé."
Hors de question pour les patrons de faire de la célébration de Matarii i Ni'a un jour chômé et payé, quand le 29 juin ne l’est pas. Et si l’inscription dans le marbre du Code du travail est un pas, la modification des 18 conventions collectives du territoire demande de la concertation et du temps.
Christophe Plée, président de la CPME-PF, la confédération des petites et moyennes entreprises de Polynésie française, est catégorique : "C’est une procédure qui doit durer six mois. Et donc, nous attendons un courrier de la part de la direction du travail ou du ministère du travail, pour que les partenaires sociaux puissent se mettre au travail, et modifier ces fameuses conventions collectives. J’en profite pour interpeller l'ensemble des partenaires qui sont sur les conventions collectives, pour faire cette révision. Et commencer tout de suite cette révision, pour être prêt avant le 29 juin."
Le parcours institutionnel, lui, pourrait être bouclé rapidement. Les discussions entre les partenaires, elles, pourraient prendre beaucoup plus de temps.
Volonté et motivation marqueront le tempo des avancées. Et si l’affaire est conclue dans les délais souhaités par l’exécutif, on pourrait alors s’interroger sur ses priorités... quand la lutte contre les faux-patentés, par exemple, est une urgence, tant pour le patronat que pour les représentants des salariés.