3/4 des nouveaux cas de personnes atteintes du sida ont contracté la maladie au fenua

25 nouveaux cas en 2024
En 2024, 25 nouveaux cas de personnes atteinte du Sida ont été détecté, soit le double par rapport aux années passées. Ce chiffre montre la propagation du virus en Polynésie française. Surtout que 75% des nouveaux cas sont des cas locaux, c'est-à-dire que le virus circule sur le territoire. Ce chiffre montre aussi que plus de personnes osent se faire dépister. Du 21 au 23 mars se tient la 31ème édition du sidaction, un événement caritatif pour récolter des fonds pour la science. Si on ne meurt plus du Sida aujourd'hui, c’est grâce à la recherche médicale.

"Il faut arrêter de faire l'autruche. Si j'ai pris un risque lors d'un rapport sexuel, je vais me faire dépister et je suis sûr de mon statut." Soria Anouilh est infirmière à la direction de la santé au centre des maladies infectieuses et tropicales. Pour elle, de trop nombreuses personnes refusent encore de se faire dépister après un rapport à risque, par honte la plupart du temps. "Tout le monde a des rapports non protégés dans sa vie. Un professionnel de la santé ne te jugera jamais" rassure l'infirmière.

Les nouveaux cas concernent des personnes de 15 à 65 ans

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 75% des nouveaux cas sont des cas locaux et ils concernent des gens de 15 à 65 ans. "Ce qui m'inquiète, c'est que le virus circule sur le territoire. Il y a des clusters à partir d'une personne et ca peut toucher une vingtaine de personnes." explique le Dr Lam Nguyen, chef du service des maladies infectieuses et tropicales. Pour lui, le seul moyen de stopper la propagation reste le dépistage. Mais il existe aussi d’autres leviers. "Il faut traiter les personnes infectées. Lorsque leur charge virale n'est pas détectable dans le sang, ils ne constituent pas une menace pour leur partenaire, même avec des rapports non protégés." explique-t-il. Aujourd'hui, si la maladie est détectée assez vite, on ne meurt plus du VIH. L'accès aux médicaments est totalement gratuit.

Il existe aussi un traitement préventif qui empêche d'attraper le VIH. Il est efficace à 98%. "C'est énorme" fait remarquer le Dr Lam Nguyen. Dans l'Hexagone, c'est remboursé à 100% depuis plusieurs années déjà. Au fenua, ce n'est pas encore pris en charge par le gouvernement. "On a le feu vert mais on attend encore que ce soit appliqué. Pour les travailleurs du sexe par exemple, ça serait une bonne chose." commente Karel Lucciani, membre de l'association Agir contre le sida.

Peut-être qu'un jour, on guérira de cette maladie

Karel Luciani, membre de l'association Agir contre le sida

L’association Agir contre le Sida multiplie ses actions et ses campagnes de communication. "L'objectif est de récolter des fonds pour la recherche. C'est grâce à la recherche qu'il y a des avancées pour les personnes porteuses du VIH. SI on ne meurt plus du sida, c'est grâce à la recherche, explique Karel Luciani, on espère un vaccin. Peut-être qu'un jour, on guérira de cette maladie.

Le problème qui demeure reste celui de la stigmatisation. "Certaines personnes ont honte de montrer qu'ils ont cette maladie." confie Anne Teata, infirmière. "Il y a plus de cas qu'avant mais c'est une bonne chose. Ca veut dire que les gens osent se faire dépister. Quand les gens sont dépistés et traités, la chaîne de transmission est rompue." conclut l'infirmière.

Aujourd’hui, près de 200 patients sont suivis à l’hôpital. Le 7 avril, une journée de dépistage aura lieu à l’université. Autrement, les dépistages sont possibles au sein des dispensaire ou du Centre de la mère et de l'enfant. Ces structures sont ouvertes à tous et gratuites.