Dans le cadre de sa politique de développement des énergies renouvelables, la Polynésie française a lancé, le 23 avril 2021, un appel à projets portant sur la réalisation et l’exploitation d’installations photovoltaïques avec stockage, communément appelées « fermes solaires », sur l’île de Tahiti (tranche 1).
Une opération qui tombe aujourd'hui à pic en raison de la forte tension que connaissent les cours internationaux du pétrole et en prévision d’une crise énergétique qui s’annonce durable. Avec la guerre en Ukraine, le gouvernement a décidé d’accélérer la transition énergétique, c’est pourquoi, des réflexions portant sur une seconde tranche d’appel à projets sont en cours.
Sélection stricte
Auparavant, le service des énergies a été amené à finaliser de nombreux prérequis comme la documentation technique de référence ou les profils d’écoulement pour les producteurs photovoltaïques.
La puissance cumulée appelée dans le cadre de cette procédure de mise en concurrence était de 30 MWc, soit l’équivalent de la totalité de la puissance photovoltaïque déjà installée, pour un prix de vente plafond fixé à 21 cfp/kWh HT.
Au cours de l’instruction des 17 candidatures reçues, les gestionnaires de réseaux ont été saisis afin d’identifier les éventuelles incompatibilités de l’ensemble des candidatures enregistrées puis des lauréats potentiels. Au-delà des aspects purement techniques, le service des énergies, en charge de l’instruction des dossiers, s’est également basé pour sélectionner les candidats, sur la maîtrise foncière, condition sine qua non à la complétude des dossiers, ainsi que sur le prix de rachat de l’électricité pour sélection des lauréats.
En se basant sur cette double analyse technique et financière du service des énergies, la commission d’appel à projets a émis un avis favorable sur la liste de lauréats proposée, validée par la commission de l’énergie pour l’obtention d’une autorisation d’exploiter prévue par le Code de l’énergie, et conformément à la procédure de l’appel à projets.
7% de la production totale
Ainsi, les 4 projets lauréats retenus (Mahana O’Hiupe du groupe Siu, Manasolar du groupe Moux, ainsi que deux projets de la société Engie Renouvelables Polynésie) totalisent une puissance de 30,42 MWc et génèreront environ 37 GWh par an, soit 7% de la production totale d’électricité en Polynésie française (équivalent de la production totale des installations photovoltaïques raccordées au réseau aujourd’hui), pour un prix de rachat moyen pondéré de 18,95 cfp/kWh. Mais certaines analyses techniques doivent toutefois encore être menées afin de déterminer les capacités d’accueil du réseau.
En plus de faire face à la crise énergétique liée au contexte mondial, la transition énergétique accélérée permettra également à la Polynésie française de répondre plus rapidement aux exigences de la lutte contre le réchauffement climatique en réduisant la part des énergies fossiles dans le mix énergétique polynésien.