Sur l'îlot Tepuka se cache un trésor : la fierté des habitants. Il y pousse une forêt de Pisonia grandis, le puatea, un arbre devenu rare aux Tuamotu. Ses racines renferment une légende : celle de de Mingo et Puhiri, l'homme poisson.
Mama Tepare est considérée comme la gardienne de la mémoire de l'île. Elle partage ses histoires à qui veut bien les connaître. Elle nous a conté celle de de Mingo et Puhiri.
"Un jour, la venue de cet homme est annoncée. Il voyageait d'île en île et ne manquait jamais d'y laisser sa trace en assassinant des gens. Il partit de Anaa sans se douter qu'un preux héros de Ahe et de Manihi, le nommé Puhiri, avait décidé de lui tendre un piège. Il se mit à le suivre à la trace et découvrit sa tanière creusée dans cet arbre le Puatea.
Ce jour -là, aux premières lueurs du jour, Puhiri, le héros de Ahe et de Manihi, aperçut "Mingo". Il le héla avec violence : "Kura mate !", le traqué lui répondit : "Kura ora !", la riposte est une mise en garde pour dire qu'il survivra. Soudainement, les paroles menaçantes devinrent des gestes, "Puhiri" se mit en embuscade tel qu'il l'avait prévu.
Il s'empara de sa lance et l'enfonça dans le sol. Puis, il se mit à bondir et en retombant, le long manche de son arme lui transperça le rectum à tel point qu'il en était sorti par la bouche. Avant son dernier souffle, il prononça : "J'aurai pu t'anéantir si je n'avais pas eu le fondement perforé".
Mama Tepare transporte les visiteurs vers des univers lointains. Des espaces où le temps a posé ses marques. "Cet îlot qui est au centre s'appelle "Mikimiki". A l'époque, on y organisait des rites de purification par la circoncision à destination des jeunes garçons. De l'autre côté, ils séjournaient pendant les soins. Ce lieu est habité que depuis peu de temps. Une fois rétablis, ils devaient s'atteler à une tâche importante : la pêche. L'un des jeunes prit les devants. A son retour, il avait réussi à pêcher une loche. Le guide qui les avait formés lui tint ce langage : "Toi, tu épouseras une laideronne. Ce sera une fille de Pukarua".
Regardez le reportage de Aiata Taharu et Marcel Bonno :