Lorsque l’on traverse le quartier Mamao Vallon, ce qui surprend en premier, ce sont ces enfants et ces jeunes adultes en bord de route. Certains s’amusent, d’autres observent du coin de l’œil, avec une certaine méfiance. Après quelques minutes de discussions, la confiance s’installe, les langues se délient, ils livrent alors leur quotidien, on les appellera Teiva et Thomas, ils ont 23 et 15 ans. Le premier s'occupe de "ma petite, je fais le ménage. Je n'ai pas de travail. Que le gouvernement puisse mettre en place des formations pour les jeunes. Beaucoup d'entre eux se battent au lieu d'aller chercher du travail. Ils boivent, vendent de la drogue". Le second va "toujours à l'école, en CAP électricité. [J'aimerais] trouver du travail gagner ma vie".
Un peu plus loin, une jeune fille, 16 ans, elle observe, le contact s’établit, et la parole commence à se libérer. Elle déclare qu'il y a "beaucoup de mauvaises choses, avec des jeunes qui font n'importe quoi et se croient tout permis. Plein de bagarres".
Une autre habitante, à quelques mètres, vit dans ce quartier depuis longtemps, elle a plusieurs fois bénéficié de CAE, mais pour elle, pas de grands changements, que de belles paroles des politiciens, avoue-t-elle. Néanmoins elle attend beaucoup de ce gouvernement.
"Ce sont les structures sportives qui manquent !", lance Heinui, il y a des terrains à proximité, problème : il y a un cadenas, donc pas accessible à toute heure. Alors c’est la débrouille, la boxe est le sport favori mais aucun accompagnement n’est mis en place.
Dans ce quartier situé à Papeete, la violence et la délinquance y sont fortement présents, des parents souvent dépassés par des jeunes livrés à eux mêmes.
Ecoutez le reportage de Teupoo Fatupua Avae :