A Paris, on tombe le masque et on lève le couvre-feu. Et en Polynésie ?

Les restrictions sanitaires seront-elles allégées en Polynésie, quand la Métropole annonce assouplir les siennes, plus tôt que prévu ? La conséquence d’une situation sanitaire qui s’améliore. En Polynésie, on s’interroge. 

Ca lui pendait au nez, le gouvernement national le fait tomber. Le Premier ministre l'a annoncé aujourd'hui : dès demain jeudi 17 juin, le port du masque ne sera plus obligatoire à l'extérieur en métropole. Sauf dans certains cas : "quand on se regroupe, quand on se retrouve dans un lieu bondé, une file d’attente, sur un marché ou encore dans les tribunes d’un stade". De plus, le couvre-feu sera lui aussi levé dès le 20 juin dans l'Hexagone : "le couvre-feu à 23h, qui devait, vous le savez, s’appliquer jusqu’au 30 juin, cessera de s’appliquer à compter de ce dimanche. »

La raison : une nette amélioration de la situation sanitaire dans l'Hexagone.

Alors ici, qu'en sera-t-il ? Suivra-t-on bientôt le même chemin puisque notre situation s'est aussi nettement améliorée ? Pour preuve, le taux d'incidence en Polynésie est de 16 pour 100 000 habitants, 22 pour 100 000 aux IDV, c'est-à-dire bien moins qu'en métropole.

Avancer masqué ou pas

 

Dans les rues de Papeete, les avis des personnes interrogées divergent évidemment. Pour ou contre, chacun a sa vision des choses.

 « Je préfère qu’on enlève le masque aussi en extérieur. Parce que moi ça me gène quand je respire », explique ce SDF. Une dame dit que « non non non, il faut toujours maintenir. Ben c’est pour nous protéger, parce que c’est important de garder le masque ». Une autre femme est de cet avis : « Que ça soit extérieur ou dans les magasins, il faudra toujours porter le masque. C’est important. »

 

A Bora Bora, île naguère très touristique mais qui renoue avec l'activité, la nouvelle n'est pas passée inaperçue. Chacun a son avis sur la levée du port du masque. « Je préfère mettre un masque. Je ne mets pas maintenant parce que je suis dans mon lieu. Mais quand il y a des gens je mets mon masque. Et je préfère que les gens mettent aussi un masque », partage un homme, « pour protéger les uns et les autres il faut mettre … il faut insister à mettre le masque ». Une dame abonde dans le même sens : « Il faut garder le masque dans les lieux publics. C’est que dans des endroits où on est pas beaucoup on peut retirer le masque. »

L'an dernier, porter le masque était vécu comme une contrainte, aujourd'hui il semble devenu un accessoire indispensable. Contacté, le docteur Bondoux, président du syndicat des médecins libéraux, se positionne pour faire tomber le masque. "On voit bien que les cas diminuent grandement en France, le virus circule beaucoup moins...y compris en Polynésie, on ne peut pas dire que le virus circule intensément, tout est question de circulation virale", dit-il.

Attendre les annonces officielles

 

A Bora Bora, un homme fait aussi le parallèle avec la métropole : « Parce que quand on a confiné en France, on a confiné aussi en Polynésie. Donc quand on enlève les masques en France, on enlève aussi en Polynésie. Voilà mes pensées. »

Des pensées qui pourraient aussi concerner le couvre-feu. Dès dimanche, il sera levé dans l'Hexagone. Ici, on ne sait pas encore. Pourtant, certains aimeraient bien.

Comme cette femme qui dit qu'elle « aimerait bien en tout cas, honnêtement, que le couvre-feu arrête ». Propos relayé par une autre dame qui "aimerait bien que le couvre-feu s’arrête. Mais par rapport au masque moi je préfèrerais garder. Voilà. Pour nos enfants, pour nous-mêmes ! »

 

Tomber le masque mais conserver le couvre-feu ! Un avis sans doute partagé par la plupart des tavana de Polynésie ou du président du Pays. 

Mais pas par l'avocat Thibaut Millet, grand défenseur des libertés individuelles. Ce dernier déclare que "le port du masque à l'extérieur et le couvre-feu ne sont pas justifiés...depuis le mois de février puisque le taux d'incidence a baissé".

En tout cas, des annonces officielles sont attendues dans les 48 heures, ce qui mettra tout le monde d'accord. Alors pour ne pas trop s'avancer ou se tromper, un homme anticipe la situation : « J’ai pas spécialement d’avis dessus. Et moi je fais plutôt confiance aux autorités compétentes. Donc je suis les consignes qui sont données. »