A Paris, Tahiti Marine Biotech dévoile ses crèmes anti-âge à base de sécrétion de rori

Le stand de Tahiti Marine Biotech.
Au salon Cosmétic 360, 40 startups du monde entier s'y sont donné rendez-vous la semaine dernière parmi les 250 exposants présents. Deux jours durant lesquels ces jeunes entreprises ont dû convaincre les grands acteurs de la cosmétologie avec des produits écologiques, respectant une biodiversité très menacée.

Les 18 et 19 octobre, l'entreprise polynésienne Tahiti Marine Biotech a participé au salon innovant de la  cosmétologie. Son concept : extraire de la sécrétion de concombre de mer pour en faire de la crème anti-âge. 

Un produit original dont les vertus ont été prouvées et dont le concept est désormais breveté. Mais là où la jeune pousse tahitienne se démarque, c'est que son produit est respectueux de la biodiversité. "Il a été surpêché pour ses propriétés nutritionnelles, médicinales et cosmétiques intéressantes, donc il est en voie de disparition. C'est une espèce classée. On a la chance en Polynésie d'avoir une aquaculture durable mise en place de ces espèces. Donc nous pour la partie cosmétique, on va emprunter ces concombres issus de l'aquaculture pour les sécrétions et ensuite les relâcher dans leur milieu d'origine", explique Hélène Peres, docteur en pharmacie et responsable projet à Tahiti Marine Biotech.

Des rori prélevés puis remis dans leur milieu naturel.

Au salon, les représentants de cette entreprise ont voulu séduire les investisseurs. Mais aussi convaincre les grandes marques de cosmétologie d'utiliser la sécrétion de rori dans leurs produits. Un défi pour lequel ils ont dû se lancer seuls par manque d'accompagnement. "Le potentiel est là, que ce soit la biodiversité marine, il y a beaucoup de travail qu'on peut faire mais il y a une grosse structuration. Il faut que la chambre de commerce, que le Pays, que toutes les parties prenantes s'alignent pour vraiment pouvoir développer un secteur de la cosmétique durable et qu'on puisse tirer notre épingle du jeu", analyse Larry Vetea Tchiou, responsable développement stratégique Tahiti Marine Biotech.

Malgré leur volonté de faire de la question environnementale une priorité, difficile pour les entreprises ultra-marines de se faire une place parmi les grands acteurs de la filière. 

Un produit anti-âge à base de sécrétion de concombre de mer.

Pourtant, 80 % de la biodiversité française se trouve en outre-mer. "Sur la naturalité [caractère de ce qui est à l'état de nature] ou sur la cosmétopée c'est-à-dire les produits anciens que nos grand-mères utilisaient, les Ultra-marins sont très forts. En Polynésie, on trouve toute une série d'ingrédients venus de la biodibversité qui seront demain des forces également sur des produits originaux. Une grande partie de la biodiversité mondiale sont des produits que nos consommateurs et consommatrices veulent voir dans leur salle de bain, dans leur sac à main", estime Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley, et organisateur du salon Cosmetic 360.

Le reportage d'Outremer la 1ère :

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