Non-respect des règles sanitaires en vigueur
Le mariage le 5 août 2021 du vice-président du Pays de l'époque, Tearii Alpha, avait provoqué un tollé en Polynésie et jusqu'en métropole. Une enquête a mis en évidence des infractions aux règles sanitaires édictées par le haut-commissaire qui s'appliquaient en théorie à tous, en pleine pandémie de covid.
Les condamnations avaient fusé de toutes parts, le scandale avait laissé la population encore plus perplexe vis-à-vis de la classe politique. Tearii Alpha avait d'ailleurs été démis de ses fonctions de vice-président mais restait au gouvernement en tant que ministre de l'Agriculture et de l'Economie bleue.
Le 16 mars dernier, les investigations ont établi que "le délit n'était pas constitué mais que plusieurs contraventions de 4e classe furent commises. Tearii Alpha et Edouard Fritch ont été entendus en février et mars 2022. Il est reproché à M. Alpha 6 contraventions de 4e classe et à M. Fritch 4 contraventions de 4e classe. La co-gérante de l'établissement ayant reçu les invités : 5 contraventions de 4e classe."
Le procureur précise que "la procédure de l'amende forfaitaire applicable en métropole (16 000 cfp soit 135 euros) n'est pas mise en œuvre en Polynésie française, les 3 personnes poursuivies encourent une peine maximale de 750 euros (89 498 cfp) pour chaque contravention commise." Et en l'espèce, "le cumul des peines s'applique."
Peines requises
Ce matin, jeudi 7 avril, le Président du Pays et le ministre de l'Agriculture comparaissaient donc devant le tribunal de police. Le procureur a requis 4 amendes de 89 000 cfp (soit 356 000 cfp) contre Edouard Fritch et 6 amendes de 89 000 cfp (soit 535 000 cfp) contre Tearii Alpha.
De son côté, la cliente de maître Stanley Cross, l'une des co-gérantes du restaurant Le Gauguin où le mariage a été organisé, risque 535 000 cfp. Cette dernière était pourtant opposée à ce mariage "si on lui avait demandé son avis", selon son avocat.
Elle n'était pas présente au mariage, "qui n'aurait jamais dû être organisé" a insisté Me Stanley Cross, avant d'ajouter que "les propriétaires se sont retrouvés dans une situation compliquée, où il était difficile pour eux de dire non au premier magistrat de la commune." À l'époque, la réglementation autorisait 300 personnes maximales réparties sur 50 tables de six personnes. Or, le responsable de sécurité en aurait comptabilisé près de 450.
Le tribunal doit rendre son jugement le 2 juin prochain.