Air Tahiti Nui répond à la polémique lancée par un couple néo-zélandais

La compagnie Air Tahiti Nui obligée de modifier ses vols à cause de la grève.
Dans le journal NZ Herald, un couple s'en prend à la compagnie au tiare et dénonce avoir été abandonné après une fausse couche alors qu'il était en escale à Tahiti. Le PDG d'ATN a transmis le dossier aux avocats de la compagnie.

Elie et Joe Brockliss vivent au Mexique. Le couple, respectivement âgé de 33 et 40 ans, a fait une escale en Polynésie française "cauchemardesque". C'est en tout cas ce qu'il raconte au journal NZ Herald dans un article publié le 20 mars. Les amoureux installés sur le continent américain font un voyage en Nouvelle-Zélande, dont est originaire Joe, pour leur cérémonie de mariage avec la famille de ce dernier, à Rotorua.

C'était il y a plus d'un an, le 22 février 2023. Près d'un mois plus tard, le couple prend l'avion pour retourner chez eux, au Mexique. Au retour, il fait une escale à Tahiti pour ensuite rejoindre Los Angeles. Mais leur avion, un vol de la compagnie Air Tahiti Nui, a deux heures de retard et finit par être annulé. "Il a eu des problèmes techniques", assure Michel Monvoisin, le PDG de la compagnie au tiare, contacté par téléphone.

"Nous avons informé le personnel de ce qui se passait, ils ont dit qu'il n'y aurait pas de médecin sur place avant 8 heures du matin."

Joe Brockliss - NZ Herald

Les passagers en classe économique n'ont d'autres choix que d'attendre dans la salle d'embarquement. Mais voilà, selon Joe, sa femme, alors enceinte de trois mois, fait une fausse couche. Au départ, elle ne sait pas vraiment ce qu'il se passe même si elle a une idée... "À 3 heures du matin, j'ai informé le personnel que ma femme pensait faire une fausse couche", explique Joe Brockliss au Herald. Une heure plus tard, confie le mari, sa femme est certaine : elle a bel et bien fait une fausse couche. Ce qui sera par ailleurs confirmé à leur retour par la gynécologue d'Elie. 

"Nous avons informé le personnel de ce qui se passait, ils ont dit qu'il n'y aurait pas de médecin sur place avant 8 heures du matin. Ils ne pouvaient même pas fournir de produits hygiéniques ou de vêtements.", raconte le mari au quotidien néo-zélandais, qui estime avoir été abandonné. Le couple est finalement transféré par Air Tahiti Nui sur un vol Air France pour qu'il puisse rejoindre l'Amérique.

Aucun signalement selon une enquête interne

Deux mois après cette mésaventure, Elie et Joe écrivent par mail à la compagnie. Nous sommes en mai 2023. Via ce courrier, ils demandent le remboursement des billets d'avion. "Nous leur avons répondu et indiqué qu'il n'y aurait pas de remboursement car le service a été rendu : nous les avons placés sur un vol Air France", explique le PDG de la compagnie au tiare qui a ouvert une enquête interne suite à la plainte du couple.

Cette enquête révèle... rien, selon Michel Monvoisin. Aéroport de Tahit, Air Tahiti, les employés de la compagnie d'ATN... Aucun signalement, aucun rapport n'a été retrouvé. En clair, aucune trace ni preuve de l'incident. "Alors que ce jour-là, un passager PMR a été signalé car il n'allait pas bien. Il a refusé d'aller à l'hôtel, nous l'avons donc mis au Lounge".

Une plainte en diffamation pourrait être déposée

Suite à la réponse négative d'ATN, plus de retour du couple assure le PDG jusqu'à la publication de cet article dans le NZ Herald, mercredi 20 mars 2024, soit près d'un an après l'incident. Le dossier est désormais entre les mains des avocats de la compagnie en Nouvelle-Zélande. 

"Ce qui m'interpelle, c'est que si un passager a un problème de pathologie, et selon sa gravité, le commandant peut refuser l'embarquement. On s'interroge donc sur les intentions du couple, on a aucun signalement avant d'embarquer et ils se sont plaints après, une fois aux Etats-Unis", explique Michel Monvoisin rappelant qu'il arrive régulièrement que des passagers soient malades. Dans ces cas-là, le protocole est simple : en cas de problème au transit, notamment lorsqu'il est tard dans la nuit, l'agent d'escale appelle les pompiers de l'aéroport qui prennent en charge la personne et l'emmènent au CHPF.