Aléas climatiques : construire en surélévation et plus loin de la mer

Une partie du terrain de Vatina a été rongée par les puissantes vagues. Elle devra rebâtir sa maison plus en retrait et surtout en la surélevant.
La hausse du niveau de la mer n'est pas le seul symptôme du dérèglement climatique. La fréquence et l'intensité des phénomènes naturels vont s'intensifier. Les autorités sont contraintes de réfléchir à de nouvelles normes pour aménager le territoire. Les futures constructions devront être surélevées. Illustration à Papara avec une habitante qui a souffert de la dernière forte houle.

Une partie du terrain de Vatina a été emportée par les vagues, sa maison est ravagée… Vatina subit le lourd tribut de la forte houle du 14 juillet. Dès le lendemain, elle entame les démarches administratives pour reconstruire son habitation. "Ici c’est zone rouge, donc moi je me situe sur la zone bleue. Risque moyen donc oui je me situe à peu près vers ces zones là, ici…", explique cette sinistrée de Papara.

Plus rien ne doit être laissé au hasard.

En zone bleue, les nouvelles normes de construction imposent une surélévation d’un mètre. Le technicien l’a expliqué à Vatina lors de sa visite. "Il a fait les mesures par rapport à la nouvelle réglementation de sécurité. Donc il est parti avec son décamètre et il a suivi mon plan et il m’a dit que ma maison sera située un peu plus en arrière de celle-ci actuelle. Et elle sera donc surélevée et avec les nouvelles normes de sécurité", dit-elle.

Cette nouvelle réglementation va s’appliquer à partir du 1er janvier 2023. Toute habitation réhabilitée ou construite à partir de cette date devra être sur pilotis. La hauteur est définie en fonction de la zone, bleue ou verte.

« On a des grilles de qualification, qui sortent du PPRL de 2014, c’est le plan de prévention des risques littoraux qui définit selon une grille les niveaux d’aléas par rapport à la vitesse et la hauteur d’eau. Et donc c’est comme ça qu’on a proposé la surélévation de certaines constructions. Parce qu'en zone aléa faible, on considère qu’on peut avoir entre 0 et 50 cm d’eau", détaille Dominique TARDY, chargée de la prévention des risques naturels à la DCA.

Les nouvelles normes à respecter dès l'an prochain pour éviter le pire.

C’est grâce aux données LIDAR que cette cartographie précise a pu être réalisée. Pour Moorea, Bora Bora et une partie de Tahiti, de Paea à Papenoo. "Nous allons financer avec l’Etat et le Pays, l’ensemble des travaux pour avoir les donnée, LIDAR toujours sur l’ensemble des îles de la Polynésie", précise Jean-Christophe BOUISSOU, ministre du Logement et de l’Aménagement en charge des transports insulaires.

Cette étude devrait durer 2 ans. Elle permettra de définir la nouvelle réglementation, pour protéger les habitants des côtes les plus exposées aux aléas climatiques.