Une natte pour symboliser la famille, un cochon pour représenter la table dressée pour tous, un plant de kava pour symboliser le lien d'enracinement entre les nations.
Pour finir, avec la cérémonie du kava à boire. Une cérémonie somme toute traditionnelle pour les peuples du Pacifique, mais seulement voilà, sur la scène le fauteuil des Kiribas reste vide.
"Il y aura toujours une chaise pour les Kiribas à notre table. Car nous demeurons une grande famille qui, malgré les aléas, doit affronter les mêmes problématiques, fait partie du même océan, mais surtout la même culture qui a résisté aux affres du temps", déclare Josaia Bainimarama,1er ministre de la République des Fidji.
Et c'est bien grâce à la culture que le Forum veut rassembler. Positionné à la droite du siège vide, au centre de l'estrade, Daniel Panuelo, président des Etats fédérés de la Micronésie, à qui les honneurs seront réservés ce soir. Lui qui a su rassembler ses voisins de Palau, des îles Marshall, de Nauru pour qu'ils ne suivent pas les Kiribas.
Rivalité diplomatique
On espère d'ailleurs qu'il ramènera le fils prodigue dans le Forum du Pacifique. Et c'est en faisant appel à la culture et aux coutumes ancestrales que l'on tente d'effacer l'éclatement politique. En effet, quel leader du Pacifique pourrait faire l'affront de refuser de partager le kava, plus haute marque de respect dans notre océan ?
Et c'est bien à la Micronésie que le seul bol de la fameuse boisson sera destiné ce soir.
A ce Forum des îles du Pacifique (FIP) qui s'est donc ouvert ce mardi à Suva, capitale des îles Fidji, les pays en première ligne face à la montée des eaux redoutent que les tensions entre la Chine et les Etats-Unis n'éclipsent l'urgence climatique. Au lieu de se concentrer sur la menace de l'élévation du niveau de la mer et des tempêtes de plus en plus puissantes, la décision des dirigeants de Kiribati, alliés de Pékin, de claquer la porte la veille du forum, va peser sur les débats. Et la rivalité entre Washington et Pékin occupe les esprits.
Les îles Salomon ont signé en avril un accord de sécurité très décrié avec la Chine, bouleversant des alliances de longue date avec les puissances occidentales.
La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris a annoncé mardi qu'elle s'exprimerait en vidéo devant le Forum, d'ordinaire réservé aux pays du Pacifique, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.