Il s’est fait un nom dans la fabrication de jus d’hibiscus depuis deux ans. Tehotu Tanata, 36 ans, poursuit désormais un nouveau challenge : la valorisation des différentes espèces d’hibiscus, pour répondre à la demande dans le domaine agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique. "On ne s'arrête pas uniquement à la boisson, on va analyser les différentes espèces de Polynésie, certaines sont dans notre pépinière. Le but est d'analyser chacune des fleurs, de voir en fonction de leurs paramètres moléculaires quelles sont les propriétés. Et en fonction des propriétés, on pourra dire que telle espèce d'hibiscus serait mieux pour le domaine agroalimentaire, ou cosmétique, ou pharmaceutique ou bien qu'elle n'a aucune propriété", explique le jeune homme.
Tehotu a demarré avec une plantation de 1 000 m2 prêtés par ses proches, mais ce n’est pas suffisant. Et surtout, s’il faut se lancer à grande échelle.
L’institut Malardé (ILM) a développé avec lui un partenariat, le producteur a gagné le prix sur la recherche et l’innovation. L’institut lui a mis à disposition un terrain pour favoriser la recherche. "Dans cette première phase de recherche et de développement, j'ai de la chance d'être en partenariat avec l'institut Malardé, qui me met à disposition beaucoup de ressources, dont du foncier pour la phase d'essai, de recherche. Avec l'ILM, je suis en partenariat encore 2 ans. A l'issue, quand je vais me lancer à plus grande échelle, je vais avoir besoin de foncier", précise Tehotu.
A la recherche de solutions, il a frappé à toute les portes, y compris celle du gouvernement. Malgré les promesses, toujours pas de réponse à ce jour mais l’entrepreneur n’est pas découragé. "J'ai fait des démarches auprès du gouvernement, pour l'instant pas encore de réponse. Je vais essayer de trouver d'autres solutions, c'est-à-dire peut-être voir au niveau de la location. Quand on se lance dans l'entreprenariat l'un des gros points bloquants, c'est vraiment le financier. Tu peux avoir la meilleure volonté, la meilleure détermination, mais comme on dit l'argent c'est le nerf de la guerre. Si je peux avoir un soutien du Pays pour m'aider à concrétiser ce projet, surtout que jusqu'à présent j'ai prouvé qu'il était à fort potentiel, j'ai gagné pas mal de prix. Je sens que ça va créer des emplois locaux directs et indirects", ajoute le jeune homme.
Cet ancien technicien de l’aéronautique compte bien commercialiser ses produits à l’international.
Ecoutez le reportage de Bélinda Tumatariri :