Les îles Marshall, situées à plus de 5 000 km au Nord-Ouest de la Polynésie française, font face à une contamination en flèche de leur population. En une semaine, plus d'un dixième de la population de la capitale Majuro a été touché par le variant du Covid-19 Omicron.
Nous nous préparons pour la phase la plus difficile de l'épidémie maintenant à Majuro.
Jack Niedenthal, ministre de la Santé
Après la confirmation de quelques cas locaux le 8 août, le nombre d'infections est monté en flèche pour atteindre 2 800 dans une ville qui compte 22 500 habitants. Et l'épidémie continue «à prendre de la vigueur», a averti le ministre de la Santé, le nombre de cas ayant doublé entre samedi et dimanche. «Près de 75% des personnes testées sont positives, ce qui est un taux incroyablement élevé», a-t-il ajouté.
État de catastrophe sanitaire
Grâce à des règles strictes de quarantaine, les îles Marshall étaient l'un des derniers pays au monde à être épargné par le Covid. «La bonne chose dans le fait d'avoir tous ces autres pays qui l'ont eu avant nous, est que nous comprenons vraiment comment, d'un point de vue épidémiologique, ce variant de virus se propage: comme une traînée de poudre», a ajouté le ministre.
Le président des îles Marshall, David Kabua, a signé vendredi un «état de catastrophe sanitaire» pour permettre au gouvernement d'avoir accès aux financements d'urgence. Au total, le pays a enregistré 3 000 cas positifs et trois morts pour une population de 42 000 habitants répartis sur les îles et atolls. Plusieurs agences, notamment les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) aux États-Unis, doivent envoyer de l'aide cette semaine, avec des professionnels de santé.
Les vols intérieurs d'Air Marshall Islands et les transports par navires publics vers les îles reculées sont suspendus depuis mardi afin de contenir l'épidémie. Un vol spécial censé amener une équipe médicale dans certaines îles n'a pas pu décoller car tous les pilotes de la compagnie Air Marshall avaient été testés positifs.
Pour expliquer cette épidémie, les suspicions se tournent vers le récent assouplissement des règles de quarantaine et le nombre sans précédent d'arrivées. Le gouvernement avait prévu d'ouvrir ses frontières et d'abandonner la quarantaine obligatoire à l'arrivée à partir du 1er octobre.