Après les Législatives, les partis politiques ont en tête les Territoriales 2023

Elections
Les Législatives à peine terminées, les partis polynésiens sont déjà en ordre de marche pour la grande messe des Territoriales 2023. Les trois principales formations Tapura, Tavini et Here ia Porinetia devraient partir seules au combat.Un écueil à franchir : le seuil de qualification pour le second tour. Un sésame à décrocher : la prime majoritaire de 19 sièges.

Après les Législatives, y aura t'il un second miracle des urnes pour le Tavini aux Territoriales ? La question reste ouverte. Ce qui est certain, c'est que son casting api lui a réussi. Ce qui n'avait pas été le cas aux dernières Territoriales malgré son appel à candidatures pour renouveler et rajeunir ses cadres.

En revanche, impossible de faire le tri des bulletins de vote. Aux Législatives, les têtes d'affiche indépendantistes ont bénéficié du report des voix de l'opposition au Tapura. Au grand jour ou en coulisses, un TSF, Tout Sauf Fritch, qui a pris le dessus.

Cela ne retire rien aux qualités du trio souverainiste. Il aura aussi défendu avec brio son programme mais également su user de calinothérapie pour mettre un temps en sourdine, sa revendication souverainiste. En tout cas, le Tavini a fait son choix : il fera cavalier seul aux Territoriales, pas de coalition en vue. "On a déjà vécu ça en 2004. On a perdu 20 ans" dixit Oscar Temaru. Le député Moetai Brotherson s'est dit lui, plutôt ouvert à des discussions mais loin de tout mercato.

Flosse partira seul, A Here ia Porinetia en pleine lune de miel

Gaston Flosse partira lui aussi seul. Le vieux lion a t'il vraiment le choix? Le Amuitairaa o te nuna’a maohi est en pleine implosion et n'a plus de groupe à l'Assemblée. Sa souveraineté associée à la France est un "trompe l'oeil" pour Oscar Temaru. "Le trop plein de souverainistes en lice, ça fait l'affaire du Tapura" estime de son côté Tauhiti Nena, le président du Hau Maohi Tiama, l’ex-coqueluche du vieux lion.

Le A Here ia Porinetia est en pleine lune de miel grâce à son score aux Législatives et aux 4 renforts orange à Tarahoi. Difficile cependant pour le parti de Nicole Sanquer et de Nuihau Laurey de "dealer" avec les indépendantistes, ils se déclarent autonomistes. Son premier vice-président Félix Togoragi a pourtant craqué pour le jeune candidat Tumahai Le Gayic et il s'est déclaré prêt à former une plate- forme commune avec le Tavini pour les Territoriales.

L'ancienne députée et l'ex-sénateur peuvent aussi difficilement soutenir le Tapura dont ils sont issus. Leur démission a mis le feu aux poudres dans les 2 camps.

Tapura : la bataille aux îles du Vent sera rude

Dans cette future confrontation entre vrais-faux autonomistes et vrais-faux souverainistesle Tapura qui a gagné toutes les élections depuis 2014 avant même la création de son parti, devrait aussi partir seul au combat. Malgré l’avertissement des législatives, son atout reste un solide maillage territorial d'élus locaux. 38 maires sur 48 sont acquis à sa cause.

La bataille aux îles du Vent là où les rouge et blanc ont perdu quelques plumes, sera rude. L'enjeu, c'est de se qualifier au second tour mais surtout de décrocher le sésame: la prime majoritaire de 19 sièges. Cette même prime majoritaire qui a fait tomber Gaston Flosse en 2004 aux seules îles du Vent alors que son parti avait engrangé sur toute la Polynésie, plus de voix que ses adversaires.

De la clarté

Les électeurs, eux, attendent de la clarté pour ne plus avoir à utiliser un second tour pour faire barrage mais bien pour adhérer à un vrai projet économique et social. Ils attendent aussi que les états-majors politiques tirent les leçons de l'abstention et de la volatilité électorale au fenua et qu'ils renouvellent leurs élites pour éviter le dégagisme.