A Papara, l’eau semble couler à flot… Pourtant, le soir venu, sur une partie de la commune côté montagne, plusieurs centaines de foyers subissent des restrictions. "A 22h, on n'a plus de pression jusqu'à 5h du matin...[problème] pour les enfants qui partent tôt à 4h et il n'y a pas d'eau", déplore William Le Coustour.
Une situation difficile à comprendre pour cet habitant, puisque le forage de Maruia et ses deux pompes sont à seulement quelques centaines de mètres de chez lui.
Mais les responsables techniques sont formels, pour préserver l’infrastructure, ils sont contraints de couper une pompe tous les soirs. "Quand on coupe une pompe, forcément il y a une répercussion sur la production, les débits baissent, mais on essaie de couper le plus tard possible, 21h30, et on réenclenche à 4h du matin, pour pouvoir laisser du temps à la nappe de se réengorger en eau", explique Cindy Leroux, directrice par intérim de l'Epic Vaipu.
A Papara, quelle que soit la consommation de chacun, tout le monde paie le même forfait : 21 000 cfp ou 31000 cfp selon le diamètre du tuyau. L’EPIC Vaipu est censé percevoir ainsi 95 millions cfp de recettes.
Elle parvient finalement à n'en récupérer que 60 %. "Il y a des familles qui paient, d'autres pas, mais on trouve toujours des solutions avec elles. Elles peuvent payer petit à petit", précise Sonia Punua, maire de Papara.
Depuis quelques années maintenant, l’eau de Papara est chlorée et potable. Ce qui pêche, ce sont le gaspillage et les fuites.
Pour responsabiliser le consommateur, la facturation au volume devrait voir le jour en 2026.
Pour sa part, la ville d’Arue a été la première commune à facturer l’eau en 2004.
Mais tous les ans, le budget annexe de l’eau est déficitaire, pour la première fois, la commune va augmenter ses factures de 25 %. "Il nous faut à un moment donné équilibrer ce budget. Cette année nous avons encore revu cette taxe de l'eau, on va l'augmenter très légèrement mais surtout faire une campagne d'information pour ne pas notre eau", insiste Teura Iriti, maire d'Arue.
Sur le terrain, les agents s’évertuent à réparer les fuites comme ils peuvent en attendant les gros investissements. "C'est une rétrocession faite par le Pays il y a plus de 50 ans je crois, il y a toujours de vieux réseaux qui existent qui sont sous la voirie...que l'on doit renouveler selon le schéma directeur", détaille Tihoti Ligthart, directeur des services techniques de la commune d'Arue
Un schéma directeur qui prévoit une dépense de 3 milliards cfp sur les prochaines années, financés en majorité par l’Etat mais aussi par la commune et donc les administrés.
Le reportage de Cybèle Plichart :