Assises : l'homme qui avait giflé sa grand-mère condamné à 5 ans de prison

Devant la cour, il a déclaré qu'il aurait voulu dire pardon à sa grand-mère.
En fin d'après-midi, le verdict est tombé : 5 ans de prison pour l'homme qui avait giflé sa grand-mère et qui, 8 mois plus tard, était décédée. Aujourd'hui, au second jour du procès, après les experts, place à la plaidoirie de la défense et au réquisitoire de l’avocate générale qui avait demandé 8 a 10 ans de réclusion criminelle.

Il vient d'être condamné à 5 ans de prison mais sans mandat de dépôt. C'est ce qu'a décidé la cour d'assises cet après-midi à l'encontre de l'homme qui avait giflé sa grand-mère et qui était décédée 8 mois plus tard. Dans le détail, il écope d'1 année d’emprisonnement aménagé, sans aller en prison. Et 4 ans avec sursis avec obligation de soin et d’exercer une activité (un emploi). 

Aujourd'hui la plaidoirie de la défense s'était appuyée sur la descente aux enfers de l’accusé au moment des faits en 2017. Addiction au paka et agressivité lorsqu’il était en manque, père de famille mais sans emploi.

Depuis le décès de sa grand-mère, il avait tout fait pour se sevrer et se réinsérer socialement, un changement dont il faut tenir compte, a soutenu Hina Lavoye, avocate de la défense. "Ca me choque toujours qu'on condamne quelqu'un qui a commis des violences qui ont entraîné la mort d'une autre personne, quand on n'est pas capable de nous donner la cause de la mort...Il peut y avoir de multiples causes. Et affirmer avec certitude que si il y a contribué, alors qu'on ne sait pas de quoi elle est décédée, ça me choque profondément", dit-elle.

Maître Hina Lavoye, avec son client.

Pour tous ses efforts, l’avocate générale a requis une peine entre 8 et 10 ans. Elle n’a pas omis toutefois pas les circonstances aggravantes : d’abord la vulnérabilité de la victime âgée de 84 ans, déjà atteinte de pathologies cardiaques sévères, et sous traitement anticoagulant. Mais aussi la consommation de paka, dans cette affaire. "Il faut se remettre dans les circonstances, le moment où ça s'est passé, et où il était incontrôlable et très énervé. Ce sont des choses qui sont faites sous l'impulsivité, et il n'y a pas cette réflexion derrière que nous, après, on veut donner, avec tout le recul et hors des circonstances", a précisé Hina Lavoye. 

"Pardon"

L’accusé avait aussI refusé un suivi psychologique pour soigner sa tendance à la violence. Un point qui n’avait pas échappé pas au ministère public. "J'aurai préféré qu'il voit un psychologue ne serait-ce que pour qu'il en parle...Il est assez têtu et quand il ne veut pas, il ne veut pas. On essaie d'en discuter, mais pour le moment c'est toujours non", a déploré la mère de l’accusé.

A presque 30 ans, le père de famille fait son mea culpa. "J’aurais voulu lui dire pardon", a-t-il conclu devant la cour.

Finalement, elle l'a condamné à une peine aménagée de 5 ans de prison. Il a 10 jours pour faire appel de la décision.