ASSISES. Procès d'un infanticide : il avait étranglé son fils et tenté de se suicider

ASSISES. Trois jours de procès pour l'homme accusé d'avoir assasiné son fils de trois ans à Mahina en octobre 2022.
Une affaire d'infanticide est jugée à partir de ce vendredi 21 février devant la cour d'assises. Un père de famille est accusé d'avoir assassiné son fils de 3 ans, le 30 octobre 2022 dans un quartier de la Pointe Vénus. Selon les premières versions recueillies par les enquêteurs, l'accusé aurait étranglé son jeune enfant puis aurait tenté de mettre fin à sa vie, en ingérant deux flacons de somnifères avec de la bière. Le procès devrait durer trois jours.

Un terrible drame a secoué la commune de Mahina le dimanche 30 octobre 2022, dans l'après-midi. Selon les informations communiquées par Hervé Leroy, procureur de la République de l'époque, un enfant de 3 ans avait été retrouvé mort à son domicile, victime d’une strangulation perpétrée par son propre père, âgé de 41 ans.

Les faits s'étaient déroulés vers 14h, lorsque les sapeurs-pompiers, alertés, ont constaté le décès du jeune garçon. Les gendarmes de la brigade d’Arue, dépêchés sur place, ont confirmé que l’enfant avait succombé à des violences.

Le père, présent dans la pièce, avait immédiatement avoué avoir étranglé son fils. Dans un état second, il avait été placé en garde à vue et conduit au CHPF pour un examen médical. L’enquête, confiée aux brigades de gendarmerie d’Arue et de recherches de Faa’a, a révélé des détails glaçants.

L’autopsie, réalisée le lundi 31 octobre, avait établi que la mort de l'enfant résultait d’une asphyxie par strangulation manuelle. Dans la matinée, l’homme avait consommé de la bière et du paka. De retour d’une sortie familiale en début d’après-midi, il avait profité de l’absence de sa compagne pour commettre l’irréparable, avant de tenter de mettre fin à ses jours en ingérant deux flacons de somnifères avec de la bière.

La mère de l’enfant avait témoigné, à l'époque, que son compagnon présentait des troubles comportementaux depuis plusieurs semaines, se montrant distant. Le père avait reconnu avoir prémédité son acte, motivé par des conflits avec sa compagne et sa belle-famille, dans l’intention de « soustraire » son fils à sa mère, avant de se suicider.

Après 48 heures de garde à vue, l’homme avait été déféré au Parquet le 1er novembre 2022 et mis en examen pour assassinat par un juge d’instruction. Placé depuis en détention provisoire, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Des expertises psychologiques et psychiatriques devront éclaircir le profil de cet individu, inséré socialement et sans antécédents de violence connus.

Trois jours de procès

La cour d'assises de Papeete a prévu trois jours de procès à partir de ce vendredi 21 février 2025, pour tenter de comprendre ce qui a conduit à la mort du petit Brian, âgé de seulement 3 ans.

L'affaire est d'autant plus bouleversante que les premiers éléments de l'enquête révèlent les souffrances terribles dont l'enfant a été victime au moment des faits. Il aurait été étranglé pendant plus de 20 minutes par son père, puis frappé au visage pour accélérer la mort.

Lors de cette première matinée d'audience, l'accusé a été interrogé sur son enfance et son parcours professionnel, mais c'est surtout sa relation conflictuelle avec sa compagne qui serait à l'origine de ce drame. La cour est revenue en détail sur les éléments autour de cette affaire : une famille recomposée, une situation familiale et financière compliquée, des parents dans l'alcool et la drogue. Au milieu de cet environnement, le petit Brian, avec parfois un comportement difficile, car probablement atteint d'autisme.

Lors de son audition, l'accusé n'a pas nié le caractère prémédité de son acte. Il a avoué avoir visionné sur internet plusieurs reportages sur les homicides et avoir été acheté la veille, deux flacons de somnifères, pour se donner la mort après avoir assassiné son fils.

Des témoins sont également entendus par la cour d'assises durant ce premier jour de procès, prévu sur trois jours.