Atimaono : 31 familles invitées à quitter les lieux...

31 familles sont invitées à quitter leurs habitations d'Atimaono.
Une procédure judiciaire est en cours depuis plus de 5 ans entre les instances publiques et plusieurs familles installées à Atimaono. La dernière décision de justice, datant de 2021, stipule que ces terres appartiennent au Pays, ce que réfutent certains résidents. Ils doivent quitter les lieux dès le 30 juin 2022.

Ce contentieux dure depuis au moins 5 ans... Trois jugements ont été rendus, en 2017, 2019 et 2021. Le dernier en date donne raison au Pays : l'occupation des trente et une familles sur 40 hectares à Mataiea est illégale. Les terres sur lesquelles elles résident -depuis plus de 50 ans parfois- ne leur appartiennent plus... Elles auraient été vendues il y a plusieurs décennies.

Pour Anne-Marie Avaemai, il n'en est rien. Selon elle, une petite parcelle seulement aurait été vendue par les "popa'a", à l'époque.

Notre ancêtre n'a pas vendu, je voudrais que Bouissou et Fritch viennent nous le prouver. Tout ce qu'on veut, c'est qu'on nous rende ce qui nous appartient.

Anne-Marie Avaemai, résidente

Comme elle, les 87 autres personnes résidant au même endroit s'inquiètent pour leur avenir.

"On a notre faaapu. Grâce à ces terres, on peut manger... Et aujourd'hui on nous mettre dehors ? Peut-être qu'on va planter du paka plus tard", poursuit Anne-Marie Avaemai.

Propositions de relogement

Depuis l'année dernière, la Direction des affaires foncières et l'Office polynésien de l'habitat rendent régulièrement visite aux familles pour faire un état des lieux et leur proposer des solutions d'hébergement. 

Elles doivent quitter les lieux. On va les accompagner, bien sûr, mais il faut des efforts mutuels. Nous avons proposé des constitutions de dossiers pour des relogements...

Loyana Legall, directrice de la DAF.

La procédure d'expulsion a déjà commencé l'année dernière. Certains résidents sont partis d'eux-mêmes, mais d'autres sont encore sur le site et comptent bien y rester.

Le but n'est pas de mettre des familles à la rue, rassure Loyana Legall. Le Pays leur laisse un peu de temps mais devra prendre des décisions plus extrêmes si rien ne bouge dans les mois à venir.

Ces terres devraient servir à des projets de développement économique, précise la directrice de la DAF.