Un accident de la route et c’est la vie qui bascule. C'est malheureusement le cas d'un jeune patient de 22 ans dans le coma et qui souffre d’un traumatisme crânien sévère.
A son chevet, des experts en réanimation métabolique partagent leurs dernières découvertes en la matière. Pour préserver le cerveau du jeune homme, le réglage des machines doit être ajusté avec précision. "On va jouer sur une multitude de capteurs, qui sont dans le cerveau, qui mesurent la pression, l'oxygénation...tous ces petits paramètres comme un préparateur de Formule 1 qui va essayer d'optimiser afin d'avoir le meilleur rapport entre la perfusion, l'apport de sang et la fonction du cerveau", explique le professeur Lionel Velly du CHU de Marseille. "En Polynésie, on fait de tout, on peut faire du trauma crânien comme on peut faire des problèmes cardiaques, comme des problèmes de covid... Avoir le point de vue de gens qui ne font que ça, voire même de la recherche, pour nous c'est enrichissant et cela permet de mieux traiter notre patient", remarque Juliette Sautillet, médecin titulaire au service réanimation du CHPF.
Après l’épidémie historique de covid-19, malgré l’épuisement du personnel, des formations spécifiques reprennent pour apporter un nouveau souffle aux équipes médicales et paramédicales. "Je travaille sur un domaine particulier métabolique, c'est-à-dire le fonctionnement cérébral au niveau cellulaire, et on travaille sur de nouveaux substrats, du nouveau "fioul" que l'on pourrait donner au cerveau pour essayer de l'aider à se régénérer et à se réparer. En particulier suite à des traumatismes crâniens et ou à des hémorragies intra-cérébrales ou autres", indique le professeur Hervé Quintard du CHU de Genève.
Une vingtaine de personnes sont actuellement hospitalisées dans le service. Parmi elles, un patient de 49 ans qui n’en revient toujours pas : "Quand j'étais aux urgences, on m'a dit que je serai en réanimation, donc on va m'endormir. Après avoir eu une gastro, [maintenant] c'est stabilisé, et je remercie tout le personnel".
Des patients reconnaissants, une belle motivation pour les quinze praticiens hospitaliers qui suivent l’enseignement de ces 3 spécialistes venus de loin. Ils obtiendront sans aucun doute leur diplôme universitaire à l’issue des 10 jours de formation.