0,5%, c’est la baisse des taux directeurs des banques centrales sur les 2 dernier mois. Et jusqu’où cette baisse pourrait aller ? Pour Thierry Beltrand, directeur de l’IEOM, l’Institut d’émission d’outre-mer, les taux ne baisseront pas beaucoup plus mais ces signaux sont positifs pour les futurs acquéreurs. "Cette baisse de taux directeurs des banques centrales devrait se répercuter dans les taux que les banques proposent à leurs clients. Et s'il y avait une nouvelle baisse des taux directeurs des banques centrales d'ici la fin de l'année, et bien cela baisserait encore un peu", estime Thierry Beltrand.
A la fin juin 2023, le taux moyen des crédits immobiliers était 3,75%. Aujourd'hui, la politique financière du gouvernement va dans le sens des acheteurs. Les droits d'enregistrement devraient être abaissés de 11% à 7% en 2025, et il est même question d’un prêt à taux zéro au sein du cabinet de Warren Dexter, ministre de l’Économie, du Budget et des Finances.
Prêt à taux zéro
Une bonne chose pour Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires de Polynésie française. "Actuellement les taux sont entre 3,7 et 4%. C'est vrai que passer à un taux 0, par exemple sur un prêt à 35 millions cfp, cela ferait une économie de 70 000 cfp par mois ! C'est énorme", explique le spécialiste.
Détaillons cet exemple avec un bien affiché à 35 millions cfp :
- avec un taux d'intérêt à 4% => 185 000 cfp de mensualité mais il faut gagner 3,5 fois (530 000 cfp) le SMIC pour éviter la règle des 35% d’endettement par mois.
- avec un taux d'intérêt à 0% => 115 000 cfp de mensualité et là il faut gagner 2 fois le SMIC (328 000 cfp).
Mais un problème majeur réside. Les prix exorbitants des terrains et de l’immobilier qui s’expliquent entre autres par le développement de la plateforme Airbnb, la spéculation immobilière mais aussi et surtout par le manque de biens au fenua. "Toujours très cher et on a tous identifié maintenant la raison de tout ça, c'est l'absence de production de logements. Il faut créer plus de logements, plus d'offres, forcément quand il y a plus d'offres les prix baissent", poursuit Jean-Philippe Pinna.
En Polynésie française, les experts estiment qu’il manque 15 000 logements salubres.
Précisions
En moyenne par an, il y a 1 900 ventes/acquisitions. Dont une centaine faites par des
primo-accédants.
30 à 50 sont de nouveaux Polynésiens (des gens de l'extérieur qui s'installent ici).
Entre 2012 et 2024, seulement 128 étrangers ont acquis un bien pour 20 400 acquisitions.
Le reportage de Jules Bourgat :