L’empreinte carbone d’un Polynésien atteint les 11 tonnes d’équivalent CO2 par an. Une empreinte carbone aussi élevée qu’en Métropole et surtout supérieure à la moyenne mondiale.
Une raison à cela : la Polynésie et ses 280 000 habitants subissent une double contrainte - géographique et économique.
Le Pays est éclaté. Il est loin de tout continent. Il dépend des importations.
Résultats : 60% de notre empreinte carbone est due à ces importations par bateau ou avion.
Les 40 autres, c’est les transports, les déchets et l’énergie fossile pour la production d’électricité.
Les marges de manœuvre sont certes restreintes mais les marges de progrès sont incontestables.
Encore des efforts
Le rôle des territoires insulaires doit changer. Il doit aussi être le contributeur de sa propre transition écologique pour atténuer et s’adapter au changement climatique. C’est la philosophie de ce second plan climat. Il a été préparé en juillet lors d’un forum de lancement animé par deux experts du GIEC.
Un comité citoyen est déjà en place. Il est composé de 20 citoyens tirés au sort et formés aux enjeux du climat.
Les étapes à venir, toujours en associant les institutions, les entreprises et la société civile : elles vont commencer ces jours-ci pour se terminer à la mi-mars 2023.
Objectif : élaborer une stratégie puis un programme d’actions.
Des efforts ont déjà été entrepris par la Polynésie. C’est par exemple, le 1er pays du Pacifique à avoir introduit en 2019, des bus électriques. Ou encore dès 2014, l’exonération des taxes pour les voitures électriques, une prime voiture propre dès 2016.
Les communes ont aussi fait quelques efforts comme Papeete et Pirae. Elles ont accordé il y a 5 ans, une forte subvention pour l’achat de vélos classiques ou à assistance électrique.
Montrer "patte verte"
Il reste bien sûr encore tant à faire : comme améliorer les transports en commun, déployer des couloirs de bus, des pistes cyclables, des rues piétonnes, le covoiturage, développer l’autonomie alimentaire, les circuits courts, les énergies solaires, l’énergie thermique des mers, l’hydroélectricité, recycler les déchets. Ou encore faire monter en puissance notre système de modèle de climatisation par eaux profondes.
Et pourquoi pas, intégrer le principe de solidarité écologique dans une loi du Pays.
Une fois le programme d'actions de ce nouveau plan climat mis au point, le Pays pourra montrer "patte verte" lors du One climate summit prévu au second semestre 2023 à Papeete, en présence du Président Macron et de l’ensemble des Etats et territoires insulaires.
Ecoutez le reportage de Marie-Christine Depaepe :