Battue par ex-petit ami, Chloé fait face à une procédure fastidieuse

Ce n'est un secret pour personne, les faits de violences conjugales ne cessent d'augmenter: +26% en 2022. Dépôt de plaintes, procès...Les femmes victimes doivent parcourir un long chemin pour faire entendre leur voix. Chloé a 25 ans, son médecin lui a donné 4 jours d'interruption temporaire de travail après que son concubin l'ait frappée. Elle suit la procédure, mais se sent bien seule.

"Je pense qu'il m'a mis KO parce qu'après je me suis réveillée et il était plus la. Je suis partie dans ma salle de bain, j'ai vu mon visage, j'ai été me doucher. Après il est revenu, il m'a mis sur mon lot et m'a remis trois coup de poing au niveau du crâne". L’histoire de Chloé est presque banale. 1000 dépôts de plainte pour violences conjugales chaque année en Polynésie, 87% sont des femmes. Aujourd’hui, elle se rend à la gendarmerie.

Direction la gendarmerie de Faa'a pour déposer sa plainte. Chloé l’a déjà fait à la DSP, elle a d’ailleurs été placée 5 heures en garde à vue pendant que son ex conjoint était entendu. Choquant, mais pas illégal.

Chloé attend de l'aide de la part de la gendarmerie. "Que je puisse enfin être tranquille, récupérer mon argent et être tranquille chez moi." Car en plus de l'avoir frappée, son ex petit copain l'a volée. Et après 20 mn d’attente, la jeune femme de 25 ans va être reçue. "C'est très dur, l'attente c'est encore pire, tout tourne en boucle dans la tête, c'est compliqué". 

Devant la gendarmerie, Tiaré, 38 ans, qui a traversé la même épreuve et qui en a gardé les séquelles sur le visage. "J'ai déposé quatre fois plaintes ici. Première fois, on ne prend pas en compte, deuxième fois, aussi, troisième... Au bout de la quatrième, ça commence à bouger. Il faut porter plainte, c'est pour nous aussi, on ne va pas continuer à se faire taper par nos maris. On ne va pas continuer à montrer ce genre de vie à nos enfants". 

Chloé, elle, ne pourra finalement pas déposer plainte à la gendarmerie, l’ayant déjà fait à la DSP. Les gendarmes lui ont conseillé de se rapprocher d’une association d’aide aux victimes. "Un peu rassurée et en même temps je ne sais pas trop, je suis perdue". 

En attendant le procès au mois de septembre, Chloé va devoir vivre seule dans son studio avec la peur au ventre. L’ex conjoint violent est parti avec un couteau de cuisine et continue de la harceler par SMS. "Il faut attendre et se dire juste : j'espère qu'il ne va pas revenir. S'il revient, il y a les numéros, est-ce qu'ils vont arriver à temps, est-ce qu'ils vont bouger ?"

Chloé pourra porter plainte de nouveau seulement si de nouveaux faits de violence ont lieu. Cn attendant, elle aura juste un numéro d’urgence pour se rassurer.