Bientôt des parcs d'élevage de rori à Raiatea

Visite d'un site apte à recevoir les futurs parcs à rori.
Après la Nouvelle-Calédonie, une nouvelle filière aquacole pourrait voir le jour : l'élevage de rori. Auguste Buluc étudie les holothuries depuis deux ans à Vaira'o. Avec sa société, il espère installer des parcs à Ra'iatea. Son directeur technique a déjà une expérience de dix ans sur le Caillou, mais avec une autre espèce. Les premiers parcs pourraient voir le jour à la fin de l'année.

L'holothurie, concombre de mer ou rori, sera-t-il un pan de l'avenir économique du fenua ? A l'instar de Robert WAN pour la perle noire à une époque, Auguste Buluc suit la même voie dans le domaine du rori.

Depuis deux ans, à Vairao, il développe, étudie, scrute, teste cet animal marin afin d'en faire une denrée consommable, localement d'abord, puis à l'export ensuite. Sa société est Tahiti Marine Products.

Secondé par Laurent BURGY, directeur technique et biologiste marin, ils ont tenu 3 réunions depuis mardi dans les communes de Raiatea, avec à l'issue des visites de sites aptes à recevoir les futurs parcs à rori. Laurent connaît la question après avoir développé une autre espèce que celle de Polynésie, pendant 10 ans en Nouvelle-Calédonie.

Ecoutez-le :

©polynesie

Un peu moins d'une dizaine de sites ont été visités, le dernier à Opoa hier matin en présence du tavana Taniera.

Le choix de Raiatea est une affaire de cœur en fait, car Auguste est natif de l'île, et sa population pourrait un jour profiter de cette ressource.

En effet d'ici peu, les communes (justement en pleine mutation de plan de gestion des zones maritimes, et de rahui) vont proposer des sites, et inviter la population à se lancer dans la filière.

Si tout va bien, d'ici à la fin de l'année, les premiers parcs devraient voir le jour autour de l'île, et probablement 14 mois après, les premières récoltes devraient intervenir. Le tout sera alors racheté par Tahiti Marine Products puisqu'elle aura fourni les embryons.

Le rori, contrairement à d'autres produits de la mer, est peu consommé sur le territoire, notamment par les personnes d'origine asiatique. Mais le défi justement consiste en partie à faire découvrir ce mets dont l'Asie raffole. 

Sur le plan technique, Auguste Buluc affirme que nous sommes les premiers mondiaux dans le domaine du développement et de l'étude de l'espèce.

A noter que cette entreprise, visitée par le président Emmanuel Macron lors de sa venue au fenua l'an dernier, est entièrement financée sur fonds propres.

Une filière qui intéresse le Pays

Il y a 1 an également, le gouvernement avait visité les installations aquacoles basées au Centre Ifremer du Pacifique (CIP) à Vairao.

Une visite principalement focalisée sur la réussite de l’étude de faisabilité de la production aquacole de rori titi u’o u’o (holothuries à mamelles blanches), réalisée jsutement par la société Tahiti Marine Products en collaboration avec la Direction des ressources marines (DRM), qui conduit le programme, et le Centre Ifremer du Pacifique.

En juillet dernier, le Président Fritch découvrait des rori d'élevage.

A l'époque, outre l’obtention de 7 pontes en 10 mois sur un même stock de géniteurs, les deux dernières pontes avaient conduit à la production chacune de plus de 15 000 juvéniles en sortie d’écloserie. Ceux-ci avaient été mis en nurserie avec succès au vu des taux de survie obtenus en bassins. Cette collaboration devait être prolongée sur au moins deux années avec des essais de grossissement en pacage marin en lagon (appelé « sea ranching » en anglais ou l’ensemencement d’espèces d’aquaculture dans le milieu marin).

Ce programme de production aquacole de rori titi u’o u’o a été développé en partenariat avec la mairie de Taiarapu et les pêcheurs de Vaiaro.