Arama, paraplégique, nous raconte son quotidien

Arama, 33 ans, paraplégique.
Chaque année, le 3 décembre, la journée internationale des personnes handicapées est célébrée partout dans le monde. Elle vise à promouvoir leurs droits et leur bien-être. En Polynésie, les associations effectuent un travail d'insertion important et essentiel. Nous sommes partis à la rencontre d'Arama, ce jeune Polynésien de 33 ans, paraplégique qui travaille aujourd'hui à l'ISEPP grâce à l'association "te niu o te huma".

Chaque matin, comme bon nombre d’entre nous, Arama prend sa voiture pour aller travailler. Une routine plutôt laborieuse alors il faut anticiper pour éviter les retards. Le trentenaire a passé son permis en 2014 sur une voiture adaptée à son handicap. "Le kit que j'utilise pour conduire, que l'on appelle un 'tirer-pousser', c'est-à-dire que rien qu'avec ma main droite, j'ai juste à actionner les manivelles pour accélerer et freiner" explique-t-il. 

Paraplégique depuis l’âge de 12 ans, titulaire d’un bac pro, Arama est secrétaire comptable à l’Isepp depuis 2020. Une insertion professionnelle réussie par le biais de l’association Te Niu o Te Huma et grâce à un accueil chaleureux. "Au début c'était difficile parce-que je ne connaissais pas bien le fonctionnement ici. Mais avec le temps cela s'est très bien passé et l'équipe m'a très bien accompagné dans mon insertion" témoigne Arama. "On s'est tout de suite posé la question de l'espace dans son bureau et puis on a déplacé des meubles et puis par exemple dans mon bureau, j'ai veillé à ce qu'il puisse rentrer et faire demi-tour. C'est quelqu'un d'avenant, il s'entend très bien avec les étudiants."

La galère des places de parking et des courses

Après l’Isepp Arama va faire quelques courses. En chemin, les difficultés côté parking se font sentir. "La largeur et la longueur ne sont tout simplement pas aux normes. Je trouve des solutions : je me colle à la voiture / la place de parking de l'autre côté mais bon...cela n'a aucun sens parce-que sinon après, c'est l'autre voiture qui sera pénalisé" dit-il. De même au supermarché : le geste qui semblait naturel au commun des mortels devient vite problématique. 

Sur le chemin du retour Arama nous confie ses espoirs vis-à-vis du politique : "avec Nathalie Salmon au gouvernement, j'espère de tout coeur que cela va améliorer notre quotidien." Plus de 10 000 personnes sont en situation de handicap en Polynésie. Pour porter cette cause, le président a nommé, pour la première fois, une déléguée au handicap qui n'est autre que Nathalie Salmon-Hudry. Des rampes sont installées un peu partout dans la ville pour remédier à l'accès des PMR...Moetai Brotherson et son gouvernement vont d'ailleurs parcourir symboliquement les quelques centaines de mètres qui séparent la présidence de la gare maritime lundi 4 décembre. Le président entend ainsi soutenir l'accès et l'aménagement du centre ville pour les personnes handicapées

Chaque jour qui passe est un combat pour les personnes comme Arama. Mais son entourage familial aidant et un tissu associatif efficace font de ce jeune homme de 33 ans un individu autonome et volontaire.