Bilan du Tavini à l'ONU : "On estime qu'aujourd'hui la puissance administrante joue un peu la montre"

Tavini : bilan mitigé de la mission à New York
Si le parti indépendantiste a pu montrer sa présence et sa détermination au sein des instances onusiennes, il dénonce la position de la France qui fait preuve d'un "déni diplomatique de la puissance administrante", selon ses mots. Le Tavini compte d'ailleurs se rendre à Genève devant le comité des droits de l'Homme des Nations Unies.

Le Tavini Huiraatira tire le bilan de son dernier déplacement à New York lors de la 4ème commission de l'ONU. Le parti indépendantiste a pu montrer sa présence et sa détermination au sein des instances onusiennes. Pour cette onzième participation, ils étaient 17 représentants du Tavini.

Lors de cette 4e commission, le parti bleu a appelé la France à entreprendre un véritable dialogue sur la question de l'autodétermination. Un dialogue également soutenu par le président du Pays, Moetai Brohterson. Du côté de l'état français, Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU, a confirmé qu'il n'y a pas "de changement de ligne" de Paris et a assuré qu'"il n’existe pas de processus entre l’État et le territoire polynésien qui réserve un rôle aux Nations-Unis".

C'est d'ailleurs le seul point négatif pour le Tavini qui estime qu'il s'agit d'un "déni diplomatique de la puissance administrante."

"Le bilan est mitigé sur un des résultats que nous attendions, à savoir le déclenchement d'un vrai dialogue de décolonisation en haut lieu (...) Cela n'a pas eu lieu, pourtant c'était un des appels que nous avons faits à travers plusieurs démarches préalables pour que cela puisse se faire. C'est ce dialogue-là que nous attendons, on estime qu'aujourd'hui la puissance administrante joue un peu la montre et fait du dilatoire pour attendre les échéances de 2028. Le Tavini n'est pas dupe de cela"

Richard Tuheiava - directeur de cabinet d'Antony Géros

Le Tavini ne compte pas en rester là. En début de semaine prochaine, un déplacement est prévu à Genève en Suisse. L'objectif est de pétitionner devant le comité des droits de l'Homme des Nations Unies sur la violation du droit à l'autodétermination à l'égard du peuple "par l'absence de dialogue et de coopération de la France à l'ONU sur la question de la Polynésie française", assure Richard Tuheiava. Et d'ajouter : "On estime que c'est une violation des droits de l'Homme que nous pouvons invoquer devant le comité à Genève".