C’est un jour qu’il n’est pas prêt d’oublier: le 20 avril 2011, Mairihia est en mission en Afghanistan. Il est conducteur d’un véhicule blindé lors d’un trajet pour une opération de reconnaissance. Une bombe artisanale explose. Le militaire est grièvement blessé. Mairihia raconte: "J'ai été blasté. Pendant l'attaque, tout le bas du mon corps était paralysé. Je n'avais plus de sensation".
j'ai été touché au genou droit et au bassin. J'ai mis des mois à m'en remettre
Mairihia, soldat engagé en Afghanistan
Sa carrière militaire commence il y a 18 ans. Après être resté un an au RSMA, il rejoint l’armée de terre en métropole. Il enchaîne alors les missions sur le continent africain. Malgré l’accident, il poursuit sa carrière militaire, notamment grâce à un accompagnement médical spécialisé.
"Pour le militaire en activité, il y a le suivi qui va être mis en place par le service de santé des armées" raconte le Colonel Frédérick Gerlinger, chef de corps du RSMA. "Cela se passe soit avec les médecins dans les unités des forces, soit dans les hôpitaux des forces armées qui sont en métropole (...) et qui vont être capables de suivre le blessures physiques comme psychologiques".
Du champ de bataille à la pratique du va'a
Revenu au Fenua l’année dernière, le caporal-chef âgé de 36 ans n’a pas attendu pour renouer avec ses racines : le va’a, une véritable passion pour lui, mais surtout un moyen de garder une bonne forme physique. Il a même participé à la deuxième étape lors du dernier Hawaiki Nui. Tereua, son camarade au Rimap confirme: "Mairihia est désormais très en forme physiquement et psychologiquement. Il partage bien ses émotions avec nous ainsi que son quotidien. C'est un très bon élément, il s'est bien rétabli au fur et à mesure". "Je me sens bien dans le va'a, ce sport typiquement polynésien" confirme Mairihia à bord de son V1.18 ans en France, ça m'a manqué, alors revenir au fenua et pouvoir à nouveau toucher une rame !"
Mairihia fait partie des 130 blessés de guerre reconnus en Polynésie. En réalité, ils seraient beaucoup plus nombreux, compte tenu des difficultés pour déceler les séquelles psychologiques.