Les nodules polymétalliques, les sulfures polymétalliques et les encroûtements cobaltifères... Découverts dans la seconde partie du XIXe siècle, ces trois types de gisements minéraux marins sont au centre des convoitises de l’exploitation commerciale. Et pour cause, ils contiennent une grande variété de métaux : du manganèse, du fer, du cuivre, du nickel, du cobalt, du plomb, du zinc ou encore des terres rares.
Tout commence dans les années 60 où le potentiel économique de ces gisements commence à être identifié et quantifié. Mais pendant longtemps l’exploitation s’est heurtée à des défis techniques importants. Aujourd'hui, la donne a changé... La technologie a évolué. Alors les convoitises sont de plus en plus pressantes.
Un code minier pour juin 2023 ?
Afin de superviser les activités scientifiques et minières dans les eaux internationales, l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) est créé en 1994 sous l’égide de l’ONU. À ce jour, une quarantaine de permis d’exploration ont été délivrés à des États et entreprises, dont deux pour la France. Une exploration qui pourrait vite se transformer en exploitation.
Malheureusement, cette exploitation minière des fonds marins aura forcément un impact écologique sur la faune et la flore abyssale. Depuis un an et demi, l’AIFM se penche ainsi sur un cadre légal à l’exploitation, un code minier qui pourrait débuter dès juin 2023. Les chantiers pourraient alors se multiplier au fond de l’océan.
Un moratoire pour interdire l'exploitation minière
Il y a un an, en septembre 2021, lors du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un moratoire sur l’exploitation minière a été soumis au vote. En novembre dernier, lors de la COP27, Emmanuel Macron a défini sa position en souhaitant interdire l’exploitation des fonds marin.
En décembre, les élus de l'Assemblée de Polynésie ont adopté à la majorité une délibération relative au moratoire. Le 17 janvier, l’Assemblée nationale a, de son côté, demandé que la France s’engage sur la scène internationale en faveur du moratoire, tant que l'innocuité des exploitation pour l’environnement n’aura pas été démontrée. Aujourd'hui, les participants au Blue Climat Summit, qui s'est déroulé en mai en Polynésie, ont signé une pétition et demandent aux "gouvernements du monde entier, et à l'Autorité Internationale des Fonds Marins de promulguer une interdiction de l'exploitation minière en haute mer avec effet immédiat".
Une vingtaine de personnalités du Pacifique ont initié cette pétition. Parmi eux, deux Polynésiens : Hinano Murphy et le ministre de l'Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu. À ce jour, 699 voix ont été comptées.