Tard dans la soirée du jeudi 8 décembre, aux alentours de 23h, les élus de l'Assemblée de Polynésie ont adopté à la majorité une délibération relative à un moratoire sur l'exploitation minière des grands fonds marins.
Dans le texte, ils se disent "profondément préoccupés par les effets du changement climatique mondial sur nos îles, notre environnement et notre région toute entière." Pour eux, l'innocuité des impacts de l'extraction minière en eaux profondes reste à prouver, tels que la perte définitive d’espèces ou encore la production de panaches sédimentaires vastes et persistants.
Ainsi, ils ont adopté à 46 voix pour et 11 voix contre un moratoire sur l'exploitation des fonds marins maintenu jusqu’à ce que :
"- des évaluations d’impact rigoureuses et transparentes aient été menées, les risques environnementaux, sociaux, culturels et économiques de l’exploitation minière des grands fonds marins aient été exhaustivement compris et maîtrisés, et la protection efficace du milieu marin, sa restauration ou la compensation des pertes du capital naturel soient garanties ;
- le principe de précaution, l’approche basée sur les écosystèmes, et le principe du pollueur-payeur soient mis en œuvre ;
- les politiques pour garantir la production et l’utilisation responsable de métaux, comme la réduction de la demande de métaux primaires, le passage vers une économie circulaire efficace en ressources, et des pratiques d’exploitation minière terrestre responsables aient été développées et mises en œuvre ;
- des mécanismes publics de consultation aient été inclus dans tous les processus de prise de décision liés à l’exploitation minière des grands fonds marins, garantissant un engagement efficace permettant une évaluation indépendante et veillant à ce que le consentement libre, préalable et en connaissance de cause des populations locales soit obtenu et respecte."
Le groupe Tavini à l'Assemblée et l'élu A here ia Porinetia Geffry Salmon ont voté contre, estimant que cette délibération ne servait à rien.