Bora Bora encore sous tension

Les esprits ont du mal à se calmer sur la Perle du Pacifique, après la bagarre qui a éclaté dans la nuit de samedi à dimanche. Depuis dimanche, des disputes se produisent entre les familles de différents quartiers. Un homme passé à tabac, est actuellement hospitalisé au centre hospitalier de Taaone, et plusieurs autres blessés. 

À la suite de la rixe du week-end dernier, trois jeunes ont été interpellés par la Gendarmerie de Bora Bora, puis placés en garde vue. Ils sont soupçonnés d'avoir porté des coups à la victime. Devant la caserne, leurs familles ont patienté, espérant les apercevoir. Parmi ces proches, Hinano Revae. La mère d'un des jeunes mis en cause reconnait que son fils était présent mais elle le défend, " Je suis une maman qui est blessée, pourquoi, parce que mon fils n'a rien fait ". 

Malgré les appels au calme de la famille de la victime Hiro Marakai, la tension est donc toujours palpable. " Un sentiment de souffrance, ça fait mal, ça fait honte " déplore Hubert, un riverain, suite aux différents événements qui se sont produits. 

Le départ des trois jeunes de la Gendarmerie de Vaitape a été un moment d'émotion pour les familles. Menottés, ils sont entrés dans trois fourgons puis ont été transférés sur la navette des gendarmes qui mouillait à Vaiotaha. Le convoi a ensuite été escorté jusqu'à l'aéroport par le bateau de la police municipale de Bora Bora, laissant les familles à bonne distance.

Les trois jeunes sont actuellement au palais de justice de Papeete, où ils ont pu s'entretenir avec une avocate. Ils seront présentés au parquet, ils passeront ensuite dans le bureau du Juge des Libertés et de la Détention qui se prononcera sur les mesures de privation de liberté, en attendant qu'ils ne soient jugés par le tribunal correctionnel. 

Le Délégué en charge de la Prévention de la délinquance de la jeunesse, mandaté par le Pays, est à Bora Bora, pour deux jours, pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, rencontrer les familles et " trouver la voie de l'apaisement ". Teiva Manutahi estime que " quand on voit la colère de la population, on se dit que là, il y a une limite qui a été franchie ". Demain, il fera des propositions pour remédier à ce climat de tension sur la Perle de Tahiti.

[MAJ] : Un jeune été placé en détention provisoire, les deux autres sont sous contrôle judiciare. Ils seront présentés en comparution immédiate, aujourd'hui, jeudi 6 avril.