Budget de l’hôpital : “il nous manque cinq milliards”

Hôpital Taaone
Le budget du centre hospitalier de Taaone doit être voté. Le ministère de la santé propose 29 milliards xpf avec des subventions tandis que l’établissement aurait besoin de 35 milliards xpf selon les syndicats.

Manque d’effectifs, personnel épuisé, augmentation des longues maladies : le CHPF souffre depuis plusieurs années, autant que les hôpitaux des îles…alors pas question d’accepter les 29 milliards xpf accompagnés de subventions que propose le ministère de la santé alors qu’il faudrait au moins cinq milliards de plus selon les syndicats. 

Des discussions sont en cours… Il était question, vendredi 2 février, du bilan social avant de lancer le vrai débat sur le budget de l’établissement qui s’annonce tendu. 

On sent que ce budget ne sera pas voté. On a une hausse des activités depuis plus de cinq ans. On voit que les maladies sont plus longues. La population est vieillissante. L'effectif ne répond pas aux besoins de toutes ces activités. Le budget ne correspond pas aujourd'hui aux missions de notre hôpital. Les subventions pour nous c'est un effet pervers. On doit pallier toutes ces absences d'effectifs, de compétences. Nous croyons fermement que nous ne tiendrons pas. Il nous manque cinq milliards.

Mireille Duval

- Secrétaire Générale de la S.P CHDT

L’hôpital aurait plutôt besoin de 35 milliards xpf, pour combler les 128 postes manquants, confie Mireille Duval. La syndicaliste ne croit pas aux subventions promises par le Pays. “Depuis deux ans, ça ne tient pas. Tous les ans on devra se répéter, tous les ans on devra se rencontrer. Je pense qu'il y a une réflexion à avoir sur cette sérénité budgétaire.” 

Le ministre ouvert aux propositions

"Je les ai entendus. On va en parler demain [le 2 février, NDLR]. C'est vraiment une volonté de voir l'ensemble des partenaires, d'en discuter, je suis ouvert aux propositions qui vont être faites" avait  déclaré la veille le ministre de la santé Cédric Mercadal sur notre plateau le 1er février.

Sauf que les problèmes se multiplient dans le secteur de la santé publique : “des médecins se retrouvent seuls pour assurer certaines activités, parce-qu’on manque de compétences. On a des consultations spécialisées à maintenir. Il y a de moins en moins de spécialistes qui peuvent se déplacer parce-qu'on est en manque de compétences autant à la direction de la santé qu'à l'hôpital. Le soin interinsulaire, le soin propre au CHPF et dans la direction de la santé”, s’inquiète Mireille Duval. 

Elle pointe également du doigt un statut de la fonction publique “complètement inadapté.” 

Un bon budget permettrait de motiver les troupes et “se concentrer sur des actions qui vont maintenir toutes ces compétences et attirer du monde à venir travailler avec nous à l'hôpital.” 

Un mois de discussions à l'horizon

Le vote du budget risque de traîner encore un mois, le temps que chacun s’accorde. “Même si on doit être appuyés par des audits dans un second temps, je pense qu'on a déjà assez d'éléments avec le bilan social. Il nous manque un effectif au vu des activités nouvelles et des longues maladies” insiste la syndicaliste. 

Le ministre rassure : 

Il y a aujourd'hui une réforme sur le CHPF au niveau des statuts, au niveau de l'activité, de l'attractivité...c'est le navire amiral de la flotte avec des gens qui sont impliqués, qui font des efforts, des gens qui sont là au quotidien pour nous tous et donc, quand on parle du CHPF, je les écoute toujours et on fera ce qu'il faudra avec eux pour trouver un équilibre.

Cédric Mercadal

- Ministre de la Santé

La réouverture prochaine de l'école d'infirmiers redonne une lueur d’espoir dans ce contexte…