Tout s'est passé dans la nuit de dimanche à lundi. Winiki Sage, responsable du département coeur de réseaux à Onati, explique que "deux personnels sont arrivées dimanche sur Hawai, dimanche soir, accompagnés par deux techniciens américains et deux autres sur la partie logistique". Les groupes électrogènes ont tourné jusqu'à 4 heures du matin sur le relai d'atterrage d'Hawai.
Le défaut se trouvait dans "la chambre de plage" (compartiment dans lequel la connexion du câble se fait entre l'atterrage et la partie sous marine d'Honotua). Un ouvrage de 6000 km de long qui descend jusqu'à 3000 mètres au fond. "Si cela avait été plus profond, il aurait fallu faire venir un nouveau câblier, ça nous aurait couté des centaines de millions de FCP". C'est donc la jointure entre la partie terrestre et la partie marine qui a du etre "resoudée et consolidée grâce à un manchon" (NDLR: dispositif équivalent à celui de la Papenoo).
Coût estimé des travaux: moins de 10 Millions de FCP
Pourquoi avoit tant tardé à intervenir ? "D'abord il fallait envoyer notre propre équipe de jointeurs experts, "on s'est rapproché du Consul des Etats Unis, il a fallu toutes les autorisations administratives. On a dû trouver une entreprise aux Etats Unis, certifiée par le poseur de câble Alcatel, elle même a dû s'organiser. Cette main d'oeuvre est assez rare" détaille Winiki Sage.
Pour rappel, le réseau avait été basculé sur le câble Manatua Papeete-Samoa depuis le 2 Février. Le ralentissement subi par les gros consommateurs de bande passante (gamers, entreprises, 4G) était dû aux délais de transmission, plus longs sur Manatua. "On a réussi à rajouter sur ce tronçon pendant la coupure une capacité de 10 gigas supplémentaires, sachant que la capacité opérationnelle de Honotua est de 70 gigas contre 50 pour Manatua". Sur le coût de la bascule, la filiale de l'OPT veut rester discrète évoquant une opération à "quelques millions de FCP".
Est-on à l'abri d'une nouvelle panne ?
"On ne peut pas anticiper l'usure. Les câbles sont garantis pour 25 ans, Honotua a déjà été posé il y a 14 ans. On est pas à l'abri que des soudures lâchent, qu'une infiltration d'eau se produise, et en pleine mer qu'une ancre vienne endommager le câble" avance le département coeur de réseau à Onati. "D'où notre intérêt à voir se concrétiser les nouveaux projets sous-marins de fibre de Google et de travailler avec eux".