Cannabis thérapeutique : bientôt le feu vert ?

L’expérimentation du cannabis thérapeutique nécessite un cadre légal. La députée de Polynésie Nicole Sanquer a remis le débat sur la table en déposant, lundi 27 septembre 2021 à l’assemblée de Polynésie, une proposition de loi autorisant cet usage.

Le cannabis thérapeutique est populaire en Polynésie : une partie des polynésiens en consomme et l'apprécie : « cela peut améliorer le besoin en sucre naturel pour alimenter le muscle » par exemple, témoigne un passant adepte de la farine de chanvre. 

Les bienfaits du cannabis thérapeutique (le cannabidiol) - à ne pas confondre avec le cannabis récréactif contenant du THC - ne sont plus à prouver. Cette sustance médicinale a soulagé de nombreux maux :

Ceux qui ont expérimenté peuvent témoigner aujourd’hui que c’est efficace.

Philippe Cathelain, Institut polynésien du cannabis


Philippe Cathelain, à la tête du tout nouvel Institut polynésien du cannabis, s’associe au combat de Karl Anihia de l'association Tahiti Herb Culture pour convaincre les élus du bien-fondé du projet : 

On sait que cela marche. L’Onu a déclassé le cannabis du tableau 4, ce qui permet son usage thérapeutique. Le pays, qui a la compétence de la santé publique, peut s’aligner dessus. [Il est important] d’établir le cadre légal pour pouvoir être en sécurité et s’en procurer de façon légale.

Karl Anihia, association Tahiti Herb Culture


Une première étape 

Ce projet fait presque l'unanimité. Le ministre de la santé, le vice président, le président de l’assemblée de Polynésie et la présidente de la commission de la santé sont favorables à l'extension de l'expérimentation du cannabis thérapeutique en Polynésie. 

Par ailleurs, l'hexagone a d'ores et déjà lancé l'expérience depuis Mars 2021 sur 3 000 patients durant deux ans. Avec sa proposition de loi, la députée Nicole Sanquer envisage une expérimentation sur les bienfaits du produit thérapeutique, à l’instar de 22 pays de l’union européenne. Elle vient ainsi en soutien à son confrère Moetai Brotherson dans cette mise en place. 

C'est déjà une première étape dans l'avancement du cadre législatif de cet usage. Les élus sont invités à dépasser les clivages politiques pour s’emparer d’un sujet de société qui répond aujourd’hui à un besoin urgent des malades polynésiens.

Une fois la proposition de loi votée, les conditions de mise en œuvre de cette expérimentation devra faire l’objet d’un projet de délibération à l’assemblée de Polynésie pour conclure la partie législative. Ensuite, elle passera « en conseil des ministres pour la partie réglementaire : c'est là qu’on pourra modifier l’arrêté 78 et mettre en place tous les arrêtés d’application », explique la députée.