Carnets rouges : le contrôle s'accentue, les délais d'attente s'allongent

Carnets rouges : les demandes de renouvellement s'allongent
Depuis deux ans, la CPS contrôle de manière plus prononcée les demandes de prolongation de carnets rouges. Des critères d'attribution plus rigoureux qui n'engendrent pas d'économie substantielle selon la caisse de prévoyance, mais plutôt un ajustement des soins notamment sur certaines pathologies. Les médecins libéraux suggèrent, eux, un accompagnement social du Pays pour les patients les plus nécessiteux.

"Je suis greffé dans un rein, je suis donc carnet rouge longue maladie", confie un patient rencontré à la CPS. Le renouvellement de carnet rouge n'est pas un problème pour ce patient greffé du rein. Pourtant, près de 2000 demandes de reconduction sont actuellement en attente à la CPS.

Pas de restrictions strictes selon les responsables de la caisse de prévoyance, mais une vigilance accrue destinée à faire payer aux assurés des soins au juste prix. Certains critères d’applications sont réajustés, notamment sur les pathologies comme l’asthme, l’hypertension ou l’épilepsie. D’où des délais de prolongation rallongés pour les patients.

"On doit savoir s'il prend bien ses médicaments, s'il a participé à sa longue maladie en ayant par exemple perdu du poids et contribué aux facteurs aggravants qui "entretenaient" sa longue maladie. On doit comprendre pourquoi il a mis six mois pour renouveler sa longue maladie. Tout cela prend énormément de temps quand on sait que ça représente 70% des demandes"

Heimana Trouche Bonno - médecin conseil à la CPS

Le statut du carnet rouge n’est pas définitif avec en ligne de mire une volonté des autorités sanitaires de sortir le patient de la longue maladie. Des réajustements justifiés par les chiffres : 67% des dépenses de santé de la CPS soit 43 milliards de Fcfp concernent les longues maladies. Conscients du problème d’accès aux soins des personnes nécessiteuses, les médecins libéraux suggèrent, eux, une prise en charge sociale par le Pays.

"Il ne s'agit pas d'emboliser les services d'urgence avec des gens qui y vont pour la grande majorité d'entre eux parce qu'on ne paie pas. On peut très bien faire ce rôle mais que nous permettons d'avoir éventuellement un tiers payant pour ces gens nécessiteux. Aux politiques de sélectionner ou de choisir peut-être les gens qui en auraient vraiment besoin. Il faut trouver un système d'accès aux soins, un système social qui soit en parallèle de la sévérité de l'accès au carnet rouge qui est actuellement en train de se mettre en place."

Didier Bondoux - président du syndicat des médecins libéraux

La liste des longues maladies qui date de 1994, devrait faire prochainement l’objet d’une révision par le gouvernement.