Chaleur de plomb : Les travailleurs de l'extrême

Entre le bitume et le soleil, sur les quais de Motu Uta, le chargement des marchandises est pénible avec la chaleur.
Vous l'avez très certainement remarqué, surtout si vous travaillez à l'extérieur. La chaleur est écrasante, le taux d'humidité, insoutenable. 31 degrés à l'ombre, d'après le thermomètre ces jours-ci., avec un taux d'humidité à 72%. Dans ces conditions, de nombreux salariés polynésiens terminent leur journée, exténués. Rencontres avec ces travailleurs de l'extrême sur les quais de Motu Uta et sur les chantiers.

Pas un nuage dans le ciel et sous un de plomb, les subrécargues s’activent pour charger les cinq cents tonnes de fret. Ils n'ont qu'une journée avant le départ de la goélette pour les Tuamotu Nord-Ouest. Ce n'est pas facile pour eux, d'autant plus que depuis février, le thermomètre a grimpé jusqu'à une température extrême de 35° Celsius.

Le capitaine Raoulx Kautai, en gris.

Raoulx Kautai, le capitaine du Cobia 3, est pragmatique : " Ça fait deux trois semaines qu'on ressent que la chaleur elle est plus intense. Mais on a l'habitude. On travaille dans toutes conditions météorologiques, on fait aller et on fait avec."

Certains doivent également supporter la chaleur dégagée par les moteurs des engins. Cinq cents sacs de coprahs doivent être déchargés à la seule force des bras, à l'huilerie de Tahiti. Les salariés sont donc exposés à de fortes chaleurs. C'est le cas d'Albert, qui ajoute : "Il fait très chaud en ce moment même trop chaud et c'est dur le travail. Heureusement qu'il y a du vent."

Il faut un mental d'acier pour soulever des sacs de coprah toute la journée sous un soleil de plomb, respect aux travailleurs de l'extrême.

La chaleur accroît les risques d'accidents du travail. Les livreurs doivent avoir de bons réflexes, boire beaucoup d'eau et consommer un peu sucre pour éviter les coups de chaleur et l'hypoglycémie.

Les livreurs peuvent compter sur la climatisation des fourgons.

Dans la servitude Pihaatae à Taunoa, les travailleurs qui doivent refaire la route sont confrontés à une chaleur insupportable depuis quelques jours, liée aux conséquences d'El Niño, avec au moins un degré de plus par rapport à la moyenne saisonnière.

Un des chantiers d'une servitude de Taunoa à Papeete.

Manua Tehau est l'un de ces travailleurs dans le BTP. Il nous explique : " Depuis qu'on a commencé à 6h30 ce matin, je travaille au soleil depuis 7h - 7h30, c'est là qu'il commence à faire chaud déjà. C'est dur, mais on tourne pour se mettre un peu à l'ombre, on jongle entre le travail au soleil et à l'ombre. On est obligé de garder notre gilet jaune même avec cette chaleur, c'est pour notre sécurité. Pour que les chauffeurs d'engins nous voient. "

Les travailleurs sur les chantiers souffrent de la chaleur et doivent s'adapter malgré tout...

Les plus chanceux sont ceux qui peuvent rester assis dans leur engin équipé de vitres de protection contre le soleil.

Les conducteurs d'engins sur les chantiers sont bien lotis grâce aux vitres de protection et à la climatisation.

La saison chaude devrait durer jusqu'à fin avril. En attendant, il est recommandé de boire beaucoup d'eau et de s'habiller en conséquence.

Peu importe les conditions climatiques, la passion du métier motive les journalistes sur le terrain.
Lé réchauffement climatique à l'origine de bien des changements sur terre.