CHPF : 26 chefs de service menacent de démissionner

26 chefs de service du CHPF menacent de démissionner. (17 mai 2024)
Ils menacent de démissionner sous dix jours. Les 26 chefs de service du CHPF réclament 500 millions de francs pacifiques pour le recrutement de personnels et 700 millions pour combler les besoins matériels. Le ministère de la santé promet 1,7 milliard pour cela et 1,9 milliard xpf pour le paiement des dettes.

Les chefs de service du CHPF réclament 1,2 milliard de francs pour que l’hôpital fonctionne correctement... Mais il y a aussi des besoins humains : « Il faut qu’il y ait des gens qui viennent postuler et qui restent. Autrement, ça ne répondra pas à notre difficulté de fonctionnement au quotidien. Là, au mois d’août, le service oncologie s’arrête de fonctionner... Qui va prendre la suite ? Nous, ce que l’on attend, ce sont des créations de postes », souligne Christophe Allé, vice-président du syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie.

1,7 milliard sera accordé pour le fonctionnement et 1,9 milliard pour le paiement des dettes. Mais cet argent ne résout pas le problème de fond. La demande est claire. 150 personnes doivent être recrutées à l’hôpital.

J’entends l’effort, il n'y a pas de souci sur l’effort. Mais il est insuffisant aujourd’hui. On est sur un recrutement de 70 postes, puisque c’est ce qui avait été acté. En fait, ce ne sont même pas des postes, ce sont des surcroits d’activités. Il faut stabiliser les choses. Les demandes sont là. Et elles sont sur le plan RH, elles sont sur le plan financier pour le matériel, pour soigner correctement les gens et elles sont effectivement sur une réflexion statutaire où on doit évoluer. Aujourd’hui, nos internes ils ont de meilleurs statuts que nous. Ce n'est pas normal.

Tony TEKUATOA -

Chef de service des urgences

Le ministre de la santé et le président du Pays s’accordent également sur ce point. Il est urgent de revoir les statuts du personnel hospitalier pour remédier à une organisation de la santé « défaillante et je ne vise pas les gens mais l’organisation en elle-même (...). Donc il faut réformer cette organisation, notamment pour pouvoir donner plus de perspectives au personnel hospitalier », commente Moetai Brotherson.

Beaucoup d’argent ira au fonctionnement et aux métiers pour assainir cette situation de l’hôpital qui dure depuis des années. Mais ce n’est pas que ça qu’il faut faire. Il faut aussi faire évoluer les statuts de l’hôpital pour permettre d’avoir des budgets pluriannuels, pour faire des recrutements pluriannuels. Et permettre des recrutements sur poste très rapide.

Cédric MERCADAL -

Ministre de la santé

Les chefs de service attendent une réunion avec le président et le ministre de la santé pour redéfinir les statuts du personnel hospitalier. Si une date n’est pas fixée sous dix jours, ils comptent mettre à exécution leur menace de démission.