En apparence, tout va bien pour Christine Livine…Mais depuis qu’elle a été contaminée à la ciguatera en mangeant du poisson dans un restaurant de Punaauia il y a 3 mois, elle est toujours confrontée à des troubles neurologiques.
"Il y a une semaine, j'ai commencé à manger du poisson, j'ai mangé petit à petit mais tu sens qu'il y a un petit truc dans ton corps qui ne va pas", confie t-elle. Démangeaison, vomissement, diarrhée ou encore vertiges… Il existe 175 symptômes de la ciguatera. Mais aucun traitement pour la soigner, d’où l’importance de se déclarer en cas d’intoxication. Avec sa nouvelle étude Diagnocig, l’Institut Louis Malardé veut pouvoir aller plus loin dans les analyses.
"L'objectif est de voir comment est-ce qu'on peut utiliser, détourner les outils que nous utilisons en routine pour savoir si un poisson est toxique ou pas. Comment on peut l'appliquer à des nouvelles matrices biologiques que sont le sange, l'urine et les selles", explique Clémence Gatti, chargée de recherches à l’Institut Louis Malardé
50 patients seront recrutés à partir d’octobre prochain et pendant 1 an et demi pour participer à cette étude. Mais la ciguatera est un phénomène rare qui commence avant tout dans les lagons…avec la micro algue appelée Gambierdiscus. C’est donc en mer que se concentrent les recherches de l’ILM depuis un demi-siècle
"Ça va concerner essentiellement la détection de la présence de la micro-algue, qui est responsable des toxines qui vont intoxiquer les patients. Donc, c'est rechercher selon les îles les différentes espèces de Gambierdiscus", précise Mireille Chinain, directrice du laboratoire des biotoxines marines.
Sur les 19 micro algues toxiques dans le monde, 7 d’entre elles sont recensées en Polynésie dont la plus dangeureuse. Mais malgré ces risques, les produits de la mer sont bien souvent les seules protéines animales accessibles aux habitants des îles, pas prêts à changer leurs habitudes alimentaires.