Trois étages de plus en 30 ans à l’Uranie. Un aménagement nécessaire pour accueillir les nouvelles inhumations. Sur les 22 hectares du cimetière, 14 sont déjà occupés. Pour le responsable du lieu, il reste encore une vingtaine d’années avant d’arriver à saturation. Alors est-ce urgent de construire un crématorium ?
"Je pense qu'aujourd’hui c’est vraiment une nécessité, parce que la plupart des cimetières en Polynésie sont saturés. Et c’est pour faire aussi évoluer ensuite les mentalités. Si on le met en place aujourd’hui, je pense que dans 20 - 30 ans les gens seront peut être plus amenés à utiliser cette méthode", déclare Alexandre Bernière, responsable du cimetière de l’Uranie.
Des réticences qui sont parfois liées à la religion, alors que l’Eglise catholique n’émet aucune objection à la crémation. Seule condition : entreposer les cendres dans un lieu dédié, comme à Punaauia avec des columbariums.
Finir avec des végétaux
Autre solution, plus écologique que l’incinération ou l’enterrement, celle appliquée par 6 Etats en Amérique du nord depuis 2019, le compostage. "On te met dans un tas avec les vieilles peaux de légumes, mais c’est le même principe. Et donc c’est assez rapide. Tu es mis avec des végétaux qui te permettent de décomposer rapidement. Et puis ensuite on récupère, on rassemble les os pour les inhumer dans un endroit un peu plus précis", explique Père Christophe. A la question de savoir s'il ne préfère pas l'incinération, l'homme d'église répond que "s'il y a le compostage je veux bien du compostage mais j’aime bien les choses naturelles moi. Je crois qu’il faut laisser la nature faire".
En attendant que les autorités du Pays trouvent un accord sur le projet du crématorium, les communes se rabattent sur des solutions à court terme pour pallier le manque de places comme à Faa'a, avec la construction de 800 caveaux enfeus (niches funéraires) qui permettront de tenir encore une dizaine d’années.