La monnaie européenne s’enfonce et ce n’est pas sans conséquences sur les économies du vieux continent et de la Polynésie.
La chute de l’euro est une bonne affaire pour le tourisme en Polynésie française. Les derniers chiffres de l’institut de la statistique l’attestent : le pouvoir d’achat outre-Atlantique a repris de la vigueur. Le flux des touristes d’Amérique du nord a augmenté de près de 50%. Pour les Polynésiens en revanche, le séjour à New York ou à Los Angeles reviendra plus cher. Même chose pour les produits importés.
"Un euro faible donc un dollar fort profite instantanément à nos activités touristiques. Par contre à moyen et long terme, la situation est beaucoup plus complexe puisque aujourd'hui la Polynésie importe deux fois plus que ce qu'elle exporte. Cela veut dire que l'on va être directement impactés sur nos intrants (les matières premières, l'énergie) ; la plupart de nos intrants sont tous quelque part indexés en dollar donc la balance commerciale de la Polynésie est très défavorable. En Polynésie, on en plus le paramètre transport" détaille Frédéric Dock, le président du MEDEF Polynésie.
Deux fois plus d'importations
En effet, le Territoire importe plus qu’il n’exporte : 197 milliards l’an dernier contre un peu plus de 9 milliards sans compter le tourisme. Conséquence : le coût des importations libellées en billet vert, à commencer par les hydrocarbures.
Un peu plus de 80% des entreprises du fenua sont obligées d’importer. Leurs principaux fournisseurs se trouvent dans la zone fragilisée : la France pour 23% et l’Union européenne pour 18%. Sont essentiellement importés des biens de consommation et d’équipement, des matériaux de construction, des composants électriques et électroniques ou encore des produits pharmaceutiques et liés aux transports maritimes et automobiles.
Impact sur le pouvoir d'achat
L’alourdissement des coûts engendré par cette baisse de l’euro va se répercuter en partie sur les prix à la consommation. Conséquence : le pouvoir d’achat des ménages va encore se réduire. Seules les entreprises de service ou celles qui produisent localement devraient ne pas souffrir ou tirer leur épingle du jeu, précise Frédérick Dock. Le problème, c’est qu’elles sont trop peu nombreuses.
Seule un quart des exportations polynésiennes partent vers les Etats-Unis. Il s’agit exclusivement de thon frais pour un montant l’an dernier de près de 2 milliards Fcfp.