L’aéroport de Tahiti-Faa’a en pleines turbulences. Depuis 13 ans, il n’a de cesse de changer de gestionnaire, alors que les concessions relatives à sa gestion durent au minimum 30 ans.
En 2010, le consortium formé par le Pays, la Caisse des dépôts (CDC) et Egis succède à la Setil sans appel d’offres. La municipalité de Faa’a attaque devant les tribunaux pour non mise en concurrence. En 2017, la concession est annulée. "Vous ne pouvez pas faire de l'industrie touristique si vous ne maîtrisez pas le premier point important qui est la porte d'entrée pour les aéronefs qui viendront. Donc la porte d'entrée, c'est l'aéroport, le terminal qui doit être clean", explique Robert Maker, 1er adjoint au maire de Faa’a.
En 2018, c’est au tour de la CDC, d’Egis et Edéis de prendre les commandes des aéroports de Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Raiatea et Rangiroa, dont le chiffre d’affaires s’élève à 4 milliards cfp. Mais en 2022, la CCISM attaque en justice au motif de la non-désignation d’un constructeur par EGIS.
Pas encore de gros travaux
En septembre de la même année, l’Etat attribue la concession à Vinci airport. De nouveau la CCISM porte l’affaire en justice. Egis agit de même de son côté. L’appel d’offres est abandonné. "C'est 6 ans de processus pour arriver à un résultat quasiment nul, mais aussi 2 ans de travaux qui n'ont pas démarré, puisque la 1ère attribution avait été signifiée par l'Etat fin 2021, et aujourd'hui, à moins d'1 an des JO, c'est une partie de l'outil, en tout cas les choses qui auraient pu être faites d'ici là, qui ne sera pas fait pour le JO", souligne Frédéric Dock, président du Médef.
A ce jour, tous attendent encore le nouvel appel d’offres promis par l’Etat pour la concession de l’aéroport. Une concession d’une durée de 40 ans, si le concessionnaire parvient à aller jusqu’au bout.