Conflit en Ukraine : le risque inflationniste guette la Polynésie

La forte demande des produits liée à la reprise économique et la guerre en Ukraine vont accroître les tensions inflationnistes.
Si l'invasion de l'Ukraine par la Russie a surpris le monde entier, ses conséquences économiques vont ébranler la planète. La région Pacifique n'est pas épargnée, dont la Polynésie qui dépend énormément des importations par voie maritime. Avec un coût des énergies plus cher, des produits également plus onéreux, l'inflation s'installe.

La reprise économique mondiale liée à un meilleur contrôle de l'épidémie de covid-19 avait déjà créé des tensions, notamment en matière de transport maritime. "Même si on note une légère amélioration", remarque Maeva Siu, présidente du syndicat des agences maritimes. Malgré tout, le coût du fret a explosé du fait d'une très forte demande, "mais peut-être pas au même rythme que l'an dernier". Malheureusement, "le conflit en Ukraine ne va pas aider", ajoute-elle, et combiné à "la forte demande des matières premières suite à la crise sanitaire, les compagnies maritimes estiment qu'il faudrait encore 2 ans pour un retour à la normale".

Tensions accrues

Même s'il est encore difficile d'évaluer l'impact réel de cette guerre au niveau planétaire, les projections sont plutôt pessimistes. Florent Venayre, professeur d'économie à l'UPF précise qu'"il y aura des tensions sur les prix à cause de la baisse des exportations des matières premières" dans notre région, "sachant qu'il y en avait déjà beaucoup à cause de la crise sanitaire".

Gaz, pétrole, électricité...le prix des énergies avait déjà flambé avant cette guerre.

Avant cette guerre, le prix de l'énergie avait déjà flambé, la situation actuelle n'arrange pas les choses. Un surcoût qui s'ajoute à d'autres surcoûts, et c'est le cercle vicieux. Par exemple, depuis la reprise économique, "le prix d'un conteneur maritime a été multiplié par 5", précise l'économiste. Ce qui impacte sur les prix des produits importés bondit, et alimente l'inflation. "Il ne faut pas qu'il y ait trop d'inflation car cela déprécie l'ensemble des actifs et le pouvoir d'achat des consommateurs".

L'inflation s'installe

Ainsi, si les négociations sur le niveau du SMIG tournent autour de 2%, cette augmentation risque d'être "mangée" par les prévisions d'inflation, remarque justement Florent Venayre.

En clair, l'inflation est bien partie pour durer.