Dépenser moins, économiser plus… C’est le mot d’ordre de certains ménages polynésiens. Précaution et prudence sont de mise au vu d'une situation sanitaire et donc financière incertaine. "Depuis le covid, nous économisons beaucoup. C’est très dur en ce moment, nous avons peur de déposer à la banque, nous ne savons pas ce qu’il va se passer plus tard", explique Yasmina, une mère de famille qui a dû faire des sacrifices pour mettre de l'argent de côté. "Nous n’avons pas pu acheter une voiture, nous roulons avec une ancienne voiture. Nos enfants nous demandent du nouveau linge, des nouvelles choses mais nous les avons privés de tout cela"
Pour d’autres, pas question de sacrifice. A la fin du mois, il ne reste presque plus rien. Autant donc, se faire plaisir…"Pourquoi épargner ? (…) Tu ne peux pas économiser, tu as des taxes à payer, comment tu vas économiser ? Donc ce qu'il reste tu dépenses", confie Tiare.
D’autres ont, eux, une vision plus sage. On n’épargne pas certes mais on manie son argent avec précaution. "Je ne vois pas pourquoi j’épargnerais ? Le taux d’intérêt est à 0000 et quelque poussières, ça ne vaut pas le coup. Vaut mieux bien gérer, si on a un capital par rapport à ses vrais besoins", analyse Abraham.
Les ménages estiment qu’il y a une conjoncture encore positive qui les amène à consommer mais de manière insuffisante par rapport avant la crise
Fabrice Dufresne, directeur de l'IEOM
Depuis le début de la crise covid, l'épargne financière des ménages a augmenté de 40,6 milliards de Fcfp. Mais, malgré la conjoncture particulière, les Polynésiens se mettent de nouveau à consommer. "C’est une situation totalement exceptionnelle, ce n’est pas un constat alarmant mais ce qui est favorable est que les ménages estiment qu’il y a une conjoncture encore positive qui les amène à consommer mais de manière insuffisante par rapport à avant la crise.", observe Fabrice Dufresne, direction de l'IEOM.
Et s'il y a bien un secteur qui démontre la tendance, c'est l'immobilier. On le sait la demande est plus importante que l’offre… L'heure n’est donc pas à l’épargne mais à l’achat. "On sent quand même qu’aujourd’hui, les jeunes couples veulent acheter et ne plus rester locataires. C’est un peu nouveau de voir que les jeunes veulent acheter même si c'est compliqué avec les prix actuels", explique Hervé Huber, commercial dans l’immobilier.
Entre confinement et restrictions, la crise sanitaire a "forcé" les foyers à économiser mais elle n’a pas arrêté les habitudes de consommer…