A Papara, un nouveau pylône est sorti de terre il y a 2 mois. Tout près de l'habitation secondaire de Charles Van Cam. Mais ce pylône est synonyme de souffrance pour lui. Il est atteint du syndrome d’intolérance aux champs magnétiques. Alors les ondes, il s'en protège au risque de développer une détérioration cérébrale sévère. "Ici, c'était où je venais passer mes week-ends. Maintenant avec cette antenne, ça ne me change pas de mon fourneau à Faa'a. Quand ils implantent un pylône, ils devraient faire une étude, une enquête sanitaire pour voir s'il n'y pas des gens qui sont déjà malades. Et si quelqu'un autour de l'antenne porte un pacemaker, c'est sûr qu'il meurt", explique Charles Van Cam.
Pour l’association Heiataratara, abcès, mots de tête ou maladie d'Alzheimer précoce, seraient des symptômes dus aux ondes. Son combat ? Alerter sur les risques sanitaires qu’encourent les personnes électrosensibles à vivre près des pylônes.
"Ce sont des personnes fragiles. Biologiquement parlant, il y a des normes qui sont imposées aujourd'hui, qui sont d'un minimum de 0,2 voltmètre. Ces personnes-là, à cause de ces antennes-là, sont soumises à un minimum de 0,6 voire plus : 1 ou 1,5. Leurs questionnements sont légitimes, pour la santé", estime Mataha Chanteau-Mothe, trésorière de l’association Heitaratara.
Du côté d’Onati, on se veut rassurant. Des normes européennes sont à respecter impérativement et selon l’opérateur, le seuil limite d’émission d’onde n’est jamais atteint, bien au contraire. "Dans le réseau mobile, le seuil mobile varie entre 38 volts par mètre jusqu'à 61 volts par mètre. Les résultats des mesures ont toujours été en dessous de ces seuils recommandés, le seuil limite", précise Thomas Tremblay, chef de section à la direction technique d'Onati.
Avant d’autoriser une antenne à émettre, la Direction générale de l’économie numérique s’appuie sur l’Agence nationale des fréquences qui sert de régulateur. "Il y a des organismes de contrôle, parce qu'il y a des normes établies à l'international comme au niveau européen, que nous veillons à faire respecter aussi ici", remarque Charlotte Teraiarue, conseillère technique au ministère en charge du Numérique.
A ce jour, 275 antennes ONATI émettent en 4G sur le territoire. La 5G ce n’est pas encore d’actualité. Les opérateurs observent son déploiement à l’international avant de l’implanter peut-être au fenua.