Alors que 85 % de la population a déjà déclaré son médecin traitant, les 15% restants sont appelés à effectuer les démarches pour une meilleure lisibilité du parcours de soins, avant le 31 décembre 2024.
Mélissa Chongue et Patrick Tsing Tsing (MLMG) •
Depuis le 1er janvier 2021, déclarer son médecin traitant à la CPS était obligatoire sous peine de voir sa prise en charge diminuée par la CPS. Faute d'application systématique, le pays a finalement décidé d’annuler cette loi...jusqu’au 31 décembre 2024.
Le docteur Beljouani remplit des dizaines de feuilles de soins par jour. Avec la réforme de 2021, ses patients devaient désigner un médecin traitant.S’ils consultaient un autre médecin, ils devaient payer 20% plus cher.Une mesure qui visait à lutter contre le nomadisme médical.
"Très sincèrement la majorité des patients vont chez leurs médecins traitants, il y a peu de nomadisme. Les gens qui viennent me voir, c'est des gens qui ont déjà un dossier chez moi. Occasionnellement ce sont des personnes de passage mais ça répond toujours à des contraintes géographiques" souligne Stephane Beljouani, médecin et vice-président au conseil de l’ordre des médecins.
Au 1er janvier 2023, ce dispositif a été allégé. Au total, 238.000 personnes ont déjà déclaré un médecin traitant.Aujourd’hui, les patients sont remboursés à 70% même s’ils n’ont pas consulté leur médecin habituel.
"Aujourd’hui, l'obligation du médecin traitant est toujours en vigueur, par contre au niveau de la majoration du ticket modérateur, le législateur a décidé d'abroger cette partie-là, auparavant on appliquait une majoration de 20% donc le reste à charge de l'assuré lors du lancement du dispositif du médecin traitant. Et puis depuis un an déjà, cette majoration a été suspendue, et cela a été confirmée pour l'année 2024 : que cette mesure soit complètement abrogée" explique Jean-Paul Aita, directeur des prestations de la PSG auprès de la CPS.
En revanche, le patient doit toujours déclarer son médecin traitant auprès de la CPS.En effet, c’est dans son cabinet que débute le parcours de soins du patient. Une étape obligatoire avant de se tourner vers des spécialistes.
"Quand tu iras voir ton médecin, tu seras remboursé comme d'habitue à 70% par la CPS et les médicaments seront pris également en charge par la CPS. Il y aura MTT sur l'ordonnance si c'est un médecin traitant, s'ils ont été aux urgences un soir à Taaone, c'est CUR, si c'est un parcours de soins coordonné, c'est PSC" détaille Maeva Guerin, docteur en pharmacie.
Si la saisie manuelle a montré quelques déconvenues, notamment pour les médecins référents en charge des longues maladies qui ne cochaient pas la bonne case en consultation, la CPS songe désormais à un système automatisé.
À ce jour, 85 % de la population a déjà choisi et déclaré son médecin traitant. Les 15% restants ont jusqu’au 31 décembre 2024 pour définir quel médecin suivra officiellement leur état de santé.